En Guyane, le combat contre les mines d'or industrielles continue

Début décembre, des chefs coutumiers des six peuples autochtones de Guyane réunis au village autochtone Kuwano ont réaffirmé leur opposition aux mines industrielles. « J’ai présenté aux chefs les derniers projets miniers », raconte à Reporterre Kadi Éléonore Johannès, qui représente les peuples autochtones au sein de la commission départementale des mines et a participé au combat contre la Montagne d’or, ce projet de mégamine porté par un consortium russo-canadien pour exploiter 85 tonnes d’or dans l’ouest de la Guyane. « Ils ont dit que, de toute façon, cela ne se fera pas, ils ne le laisseront pas faire », dit-elle.

La mobilisation contre la Montagne d’or a permis de médiatiser le fonctionnement d’une mine industrielle, jusqu’à présent absente du territoire guyanais : fosse à ciel ouvert de plusieurs centaines de mètres de profondeur et plusieurs kilomètres de longueur, concassage de la roche où l’or se trouve à des teneurs très faibles de l’ordre de quelques grammes par tonne, recours au cyanure pour extraire le métal… « Montagne d’or a été notre galop d’essai réussi. Nous avons surpris tout le monde par notre capacité à comprendre le fonctionnement de cette mine. Ce combat magnifique nous a permis de pousser l’État à mettre un premier coup d’arrêt au projet », explique Michel Dubouillé, secrétaire de Guyane Écologie et membre du collectif Or de question, qui se bat contre la Montagne d’or depuis 2016. La question qui se pose désormais aux militants est de savoir comment faire pour que ce « galop d’essai » ne se transforme pas en une interminable course de fond. « Si l’on ne parle que d’un seul projet à la fois, on va s’user, on ne tiendra pas », prévient Michel Dubouillé.

Encore de nouveaux projets miniers

Car les projets miniers industriels se multiplient en Guyane. Les sociétés brouillent les cartes : l’entreprise canadienne Columbus Gold, à…

Auteur: Hélène Ferrarini Reporterre
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