En Haute-Loire, le tribunal autorise la poursuite des travaux destructeurs de la RN88

Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) a rejeté, mercredi 24 février, le référé suspensif déposé par quatre associations environnementales, contre les travaux de la route nationale 88. L’audience avait eu lieu la veille, mardi 23 février. Une cinquantaine de manifestants s’étaient rassemblés afin de dénoncer le projet.

Il s’agit de créer une déviation d’une dizaine de kilomètres, afin de contourner les villages de Saint-Hostien et du Pertuis, et de passer la route en 2X2 voies. Le coût est de 226,5 millions d’euros. À noter que sur cette somme, la très grande majorité (près de deux cents millions d’euros), est financée par la région Auvergne Rhône-Alpes, dont le président est Laurent Wauquiez, autrefois député de la circonscription où la déviation se construit.

Plusieurs autres actions en justice sont en cours afin de contester l’autorisation environnementale délivrée par le préfet

Cent quarante hectares de terres majoritairement naturelles et agricoles vont être recouvertes de bitume et de béton. L’autorisation environnementale accorde la possibilité de détruire l’habitat de plus d’une centaine d’espèces protégées. Sur le terrain, les travaux ont démarré tout début janvier, à des températures négatives alors que l’autorisation délivrée par le préfet demandait que les températures dépassent les cinq ou les dix degrés afin de limiter les conséquences pour certaines espèces. Des associations avaient donc déposé un recours en urgence afin de demander l’interruption de ces travaux.


Manifestation devant le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, mardi 24 février 2021

Les arguments des requérants n’ont pas été retenus par le tribunal, qui a jugé que les conditions n’étaient pas réunies pour suspendre les travaux. Le jugement, très court, a étonné les militants. « Nous déplorons cette façon de faire très surprenante qui nous semble contraire aux obligations constitutionnelles et conventionnelles qui imposent aux juges de motiver leurs décisions. C’est aussi un manque de respect de ceux qui ont fait la requête qui ne savent pas pourquoi elle est rejetée. Ce rejet reste un rejet du référé en urgence et n’est absolument pas assimilable à un jugement sur le fond », a réagi FNE Haute-Loire.

En effet, plusieurs autres actions en justice sont en cours afin de contester l’autorisation environnementale délivrée par le préfet de Haute-Loire, ainsi que pour dénoncer les conditions dans lesquelles les crédits…

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Auteur: Reporterre