En Himalaya, le Sikkim est le premier Etat 100% bio au monde

Au Nord d’un pays où la pollution des sols et des rivières a atteint un niveau inimaginable, un petit État de 600 000 habitants fait figure d’exception. Situé à la frontière de la Chine et du Népal, le Sikkim a converti l’intégralité de ses terres à l’agriculture biologique, soit plus de 7 000 km2 !

La révolution commence en 2003. L’impulsion provient de Pawan Chamling, chef du gouvernement régional, dont le mandat a depuis été renouvelé cinq fois. Les autorités choisissent alors une centaine de villages pionniers pour leur apporter une aide financière permettant de construire des infrastructures de compostage. Deux fermes publiques sont également élevées en « centres d’excellence biologique ».

L’accent est mis sur l’accompagnement des travailleurs avec un programme public de formation à l’agriculture biologique. Le gouvernement diminue progressivement les subventions qu’il accordait aux agriculteurs pour acheter des intrants chimiques – comme continuent de le faire les autres états indiens actuellement.

En 2010, l’opération est étendue à toute la région. Par chance, le Sikkim est une terre riche. Les montagnes reçoivent des pluies abondantes, qui ruissellent et irriguent une végétation luxuriante.

Autrefois, les habitants utilisaient d’ailleurs très peu d’engrais ou de pesticides chimiques pour cultiver les légumes locaux, le curcuma ou le gingembre. Ils se servaient de minuscules algues, les azollas, qu’ils récupéraient dans les eaux stagnantes des rizières. Leur capacité à fixer l’azote en faisait des engrais naturels.

Les habitants ont ainsi redécouvert des techniques ancestrales pour cultiver la terre, en réutilisant par exemple les azollas.

Néanmoins la transition s’est avérée difficile. Les premiers temps, les rendements ont été inférieurs. À cela s’est ajoutée la concurrence avec les régions voisines. Un problème toujours présent en…

Auteur: Marine Wolf
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