En Hongrie, l’effet domino qui met en difficulté Viktor Orban

Depuis début février, la Hongrie traverse l’une de ses crises politiques les plus marquantes depuis l’accession au pouvoir du parti Fidesz en 2010.

La découverte fortuite qu’une grâce présidentielle avait été accordée en avril 2023 à un ex-directeur adjoint d’orphelinat condamné pour avoir couvert les actes pédocriminels de son supérieur hiérarchique a provoqué une indignation généralisée.

L’une des victimes de ces faits qui se sont déroulés entre 2004 et 2016 s’est suicidée. Le directeur a été condamné en 2019 à huit ans de prison ; son bras droit avait écopé d’une peine de trois ans et quatre mois pour subornation de victime et avait été incarcéré en 2021.

Le scandale de la grâce présidentielle s’est rapidement transformé en crise politique majeure, qui a favorisé l’irruption d’un nouvel acteur sur la scène politique hongroise. Alors que les élections européennes approchent, voilà que les cartes sont rebattues.

Responsabilité politique, institutionnelle et morale

Lorsque le scandale a éclaté, Orban a choisi de se mettre en retrait, ne faisant aucune déclaration durant plusieurs jours. Face à la colère de la population et à l’absence de soutien du premier ministre, la présidente de la République Katalin Novák et la ministre de la Justice Judit Varga, signataires de la procédure de grâce, ont été contraintes à la démission le 10 février.

Pourtant, ces deux personnalités influentes étaient des piliers de la stratégie du parti Fidesz, qui compte très peu de femmes politiques de premier plan. Figure emblématique de la politique familiale du gouvernement entre 2014 et 2021 (elle a servi d’abord comme secrétaire d’État puis comme ministre sans portefeuille chargée de la Famille, et s’est signalée par ses positions conservatrices et natalistes), Novak, devenue présidente de la République en 2022 (en Hongrie, la personne occupant la présidence est élue par le…

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Auteur: Renata Varga, Maitresse de conférences en sciences de l’information et de la communication et membre du laboratoire GERiiCO, Université de Lille