En Inde, douze jours de pluie sèment le chaos

Monde

Barpeta (Assam, Inde), reportage

Sur les routes qui n’ont pas été inondées, c’est partout le même décor. Des véhicules klaxonnent pour se frayer un chemin au milieu des tentes de fortune des réfugiés. Les vaches et des chèvres qui ont pu être emportées par les fermiers sont attachées au bord de l’eau.

Certains ont jeté des bâches par terre pour faire sécher des céréales. « Je n’ai pu sauver que quelques sacs de riz, les autres ont été emportés par les flots, explique Kamal Uddin, 60 ans. Avec ça, on n’a pas de quoi tenir jusqu’à la prochaine récolte. Je ne sais même pas quand nous pourrons regagner notre maison. »

Les quelques refuges disponibles pour les déplacés climatiques dans l’Assam, dans le nord-est de l’Inde, sont pris d’assauts. « Pendant douze jours, le déluge s’est abattu sur notre village sans discontinuer », raconte Abu Bakar, 65 ans. Comme tous les anciens, il n’a jamais vu une pluie si intense. « Avec ma famille, on a laissé nos affaires précieuses sur le toit de la maison et nous avons fui jusqu’ici. »

Ici, c’est une école transformée en abri temporaire. Un toit, des toilettes, mais pas d’électricité dans ce hangar dont les fenêtres donnent sur l’eau qui s’étend à perte de vue. « Malheureusement, on nous a demandé de partir car les cours reprennent », se désole une mère qui s’apprête à rejoindre la cohorte d’habitants sur les routes.

Un homme déplore la perte de ses réserves de riz, emportées par les flots.

En plus des centaines de milliers de réfugiés, les inondations qui frappent l’Assam ont déjà fait au moins 135 morts. Gautam Gayan a perdu son frère. « Il a voulu couper le disjoncteur alors que l’eau montait mais s’est électrocuté. J’ai réussi à le dégager du courant, j’ai fait du bouche-à-bouche. Mais, faute de médecin, il est mort. »

« Il y a les noyés mais aussi les gens qui meurent faute de pouvoir accéder à leur traitement, comme les diabétiques », raconte Nilkamal, un étudiant en médecine de 25 ans qui vient en aide bénévolement aux populations. « Des ponts sont effondrés et des routes inondées, donc il est très dur d’acheminer les vivres et les médicaments. »

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a promis toute l’aide possible. « Nous travaillons en coordination avec le gouvernement central pour prévoir des refuges et acheminer les vivres nécessaires », assure Gyanendra Dev Tripathi, directeur du département de réponse aux catastrophes naturelles de…

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Auteur: Côme Bastin Reporterre