En Isère, le tourment des stations de ski face à la fin inéluctable

Gresse-en-Vercors (Isère), reportage

À la station de ski de Gresse-en-Vercors, à moins d’une heure de Grenoble (Isère), les canons, qui permettent de produire de la neige artificielle, tournent à plein régime. « Surtout aux heures creuses », précise Jean-Marc Bellot, le maire de cette commune de 395 habitants située à 1 200 mètres d’altitude. Installée au pied du Grand Veymont, entre les massifs du Vercors et du Trièves, la petite station, qui compte 27 pistes, a dû repousser son ouverture d’une semaine et espère accueillir des skieurs pour les vacances de Noël. De nombreuses stations dans les Alpes font face au manque de neige et à l’augmentation des coûts de l’électricité cet hiver. Pas de quoi entamer réellement leur attachement au ski, même si quelques élus, chercheurs et habitants tentent de pousser d’autres modèles.

À Gresse-en-Vercors, la flambée des prix de l’électricité — entre 50 et 80 % — qui interviendra au 1er janvier 2023 devrait représenter un montant de 35 000 à 80 000 euros supplémentaires pour l’Epic. Cet établissement public à caractère industriel et commercial a été créé par la mairie en 2020 pour gérer la station. Pour absorber ces coûts, un raccourcissement des horaires d’ouverture a été décidé, ainsi qu’une participation d’1,5 euro par forfait vendu. « Une heure en moins de fonctionnement des remontées mécaniques, c’est 15 à 20 000 euros d’électricité économisée sur l’année », précise le maire. Les saisonniers en feront également les frais avec 21 recrutements cette saison contre 27 en temps normal. « Ce sont des décisions compliquées, qui n’ont pas été prises de bon cœur », assure Jean-Luc Jamoneau, adjoint au tourisme et président de l’Epic.

Résultat du référendum : le oui pour les canons

La hausse du prix de l’électricité fragilise encore un modèle déjà à bout de souffle. Hausse des températures et décalage des précipitations — à cause du changement climatique — sont responsables de l’enneigement aléatoire qui touche de plein fouet la moyenne montagne. Avant d’être transférée à l’Epic en 2020, l’exploitation du domaine enregistrait un déficit d’environ 100 000 euros par an depuis près de vingt ans, soit 10 % du budget communal. Comme beaucoup de stations de moyenne altitude, la réponse à ces difficultés de fonctionnement est passée par l’installation de nouveaux canons à neige. Neuf canons supplémentaires ont été installés à l’automne 2021 sur les hauteurs…

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Auteur: Reporterre