Milan (Italie), correspondance
Malgré l’heure tardive, le débat s’échauffe dans le somptueux Palais d’Este de Varèse, en Italie du Nord, où six candidats aux élections européennes s’affrontent sur les politiques climatiques, le 28 mai. Parmi eux, l’écologiste Benedetta Scuderi semble avoir conquis le public, à en croire les ovations qu’elle déclenche dans la salle. « Je pense que vous avez gagné des voix ce soir », la félicite un jeune homme, une fois le débat terminé. Des voix, l’Alliance des Verts et de la Gauche — pour laquelle la trentenaire est candidate dans le nord-ouest du pays — peine justement à en rassembler.
Les derniers sondages accréditent cette coalition des partis Europa Verde et Gauche italienne à 4,6 % des intentions de vote aux élections européennes du 9 juin. Juste au-dessus du seuil (4 %, en Italie) permettant d’envoyer des députés au Parlement européen.
Par rapport à 2019, « c’est déjà une première victoire ! », souligne avec optimisme Benedetta Scuderi. À l’époque, son parti Europa Verde avait obtenu 2,3 % des votes. Regardant de loin la vague verte déferler sur la France (13 % pour Europe Écologie-Les Verts) et l’Allemagne (21 % pour Die Grünen). Un exploit qui a d’ailleurs peu de chance de se reproduire cette année : le groupe des Verts européens passerait de 72 à 55 élus, selon les projections.
« La mobilisation vient avec le temps : il faut travailler sur les territoires et dans les institutions. Ce n’est pas facile », reconnaît la candidate. Pas facile, surtout pour un parti qui n’a pas mis les pieds au Parlement italien pendant quatorze ans. En 2022, des députés écologistes ont finalement retrouvé les rangs de l’Hémicycle, grâce à l’alliance avec la Gauche italienne.
Un manque de « vision univoque et claire »
Avant de disparaître des radars politiques, les Verts ont connu leur âge d’or autour des années 1990. Rencontrant…
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Auteur: Caroline Bordecq