En Italie, l'extrême droite climaticide aux portes du pouvoir

Le dimanche 25 septembre, l’Italie sera appelée aux urnes pour des élections législatives anticipées, deux mois après la chute du gouvernement de Mario Draghi. Dans cette campagne électorale, un parti est annoncé favori : Frères d’Italie, une formation d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni, qui pourrait devenir Première ministre.

Pour s’assurer une large victoire, cette force politique aux héritages fascistes a présenté un programme commun avec le parti d’extrême droite de la Ligue, dirigé par Matteo Salvini, et celui de droite Forza Italia, mené par Silvio Berlusconi.

Dans ce programme, si l’environnement est noté comme « une priorité », les propositions à son sujet n’arrivent qu’en douzième position (sur quinze), derrière la fiscalité ou encore la lutte contre l’immigration illégale. « La place accordée au changement climatique n’est ni centrale, ni significative. Il y a peu de points et les engagements sont faibles », analyse Stefano Caserini, professeur spécialisé sur les stratégies d’atténuation du changement climatique à Milan. Avec une vingtaine de scientifiques et experts, il a participé à un projet visant à noter les engagements climatiques des candidats. La coalition d’extrême droite obtient les pires résultats.

« Des banalités qui ne sont pas à la hauteur »

Pour le professeur, elle se contente d’énoncer « des banalités qui ne sont pas à la hauteur de la crise climatique actuelle. C’est un programme qui allait bien dans les années 90 », affirme-t-il. Pire : même en étant très vagues, ces propositions « ne proposent pas la bonne recette », dit Stefano Cafiani, président de l’association écologiste Legambiente. « C’est un minestrone où l’on met un peu de tout : le développement du renouvelable, la promotion d’une mobilité durable, mais aussi l’extraction de gaz et le retour au nucléaire », énumère-t-il.

La campagne ayant démarré en pleine crise énergétique, cette dernière s’est évidemment imposée dans les débats. Le sujet est d’autant plus brûlant que l’Italie ne produit que 22,5 % de son énergie et importe 95 % du gaz consommé. Celui-ci, dont l’Algérie est désormais le premier fournisseur, est la première source d’énergie du pays (36 %).

Face à l’urgence, Giorgia Meloni propose d’aller puiser le gaz dans la mer Adriatique. « Parce que le gaz, nous l’avons ! » scande-t-elle à chacun de ses meetings. Une perte de temps, selon Stefano Cafiani. La mise en production…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre