En Loire-Atlantique, la répression continue contre les militants écolos

« Nous sommes tous des enfants du Carnet ! » À coup de slogans et de chants, un cortège festif a défilé à Frossay, en Loire-Atlantique, dimanche 6 juin. Les manifestantes et manifestants se mobilisaient durant le week-end contre le projet de zone industrielle du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire. La lutte se poursuit dans le Pays-de-Retz, au sud de l’estuaire de la Loire, malgré l’expulsion de la Zad le 23 mars dernier. Pourtant ce dimanche-là, seulement une centaine de personnes était présente. « C’est assez peu, constate un manifestant, qui souhaite rester anonyme. Le dispositif policier et la répression font peur. » Illustration : quelques minutes plus tard, Hubert Morice, paysan bio et militant du collectif Stop Carnet, était interpellé. Alors que les manifestants se dispersaient, il a été tiré hors d’une voiture et traîné au sol par des gendarmes. L’homme de 62 ans, marqué de plusieurs ecchymoses, a été placé en garde à vue pendant près de quarante-huit heures pour « menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens proférée à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique ». Il a été convoqué pour une audience le 8 novembre prochain.

La veille, déjà, un pique-nique était organisé au Quai Vert de Frossay. Des arrêtés municipaux ont interdit la zone à la circulation et restreint le stationnement à l’entrée de la ville. Des camions de la gendarmerie mobile ont également été déployés. Si bien qu’à la dernière minute, les militants ont dû changer de lieu. La journée de discussion s’est finalement déroulée sous la surveillance des forces de l’ordre, qui relevaient les plaques d’immatriculation. Tinou, habitante du coin et soutien à la lutte du Carnet, a senti la surveillance se renforcer à l’approche du week-end de mobilisation. Et lorsqu’elle s’est rendue au rendez-vous, son identité a été contrôlée deux fois. Idem pour Gabriella, membre de Stop Carnet. « Je suis atterrée par la criminalisation des militants écologistes qui défendent le vivant », souffle-t-elle.

Hubert Morice, paysan bio à Chauvé, a été interpellé et placé en garde à vue le 23 mars à la suite d’une manifestation.

Ce climat délétère s’inscrit dans un continuum judiciaire remontant à plusieurs mois. Le 20 juillet 2019, des opposants au projet du surf park à Saint-Père-en-Retz — aujourd’hui abandonné —, avec le collectif Terres communes, préparaient un « festival de résistance » sur les…

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Auteur: Malika Barbot Reporterre