En lutte contre les CRA [Volume 1]


Avertissement : cet article contient des descriptions de violences physiques et verbales.

Voix et combats de l’intérieur, solidarités à l’extérieur pour entraver la machine à expulser (décembre 2018 – février 2019)

Les centres de rétentions administratives sont des prisons

Lorsqu’on parle des CRA [1], il est important de commencer par cela : même si les textes juridiques ne les désignent pas comme tels, ce sont des lieux d’enfermement et de privation de liberté, où les violences policières, les menaces et les humiliations sont à l’ordre du jour. Les prisonniers et les prisonnières reclu.e.s derrière les murs des CRA ont été jugé.e.s coupables d’un crime particulier : celui de ne pas avoir les “bons papiers”. Pour l’Etat, seul le bout de papier compte, et son absence suffit pour enfermer et expulser.

C’est la raison d’être des CRA. Enfermer et expulser, toujours loin des regards. C’est pour cela que les CRA sont situés dans des coins paumés, éloignés de tout sauf des casernes ou des écoles de police, pour que les flics puissent intervenir rapidement en cas de révoltes. Il suffit de faire une visite à un.e copain.e détenu.e pour se rendre compte que l’isolement de ces lieux ne sert qu’à rendre davantage invisibles celleux qui y sont et dissuader la solidarité depuis l’extérieur. La solitude et l’absence des liens avec leurs proches sont calculées pour briser le moral des retenu.e.s afin de mieux les maîtriser. Dans cette brochure, nous montrerons que ce projet ne fonctionne pas toujours : les rébellions et les luttes à l’intérieur n’ont jamais cessé. A l’extérieur, des groupes s’organisent pour les soutenir, mais il reste beaucoup à faire pour que ces prisons disparaissent.

Les CRA sont des lieux d’isolement et d’abus. Mais il ne faut pas se tromper : ils ne sont pas quelque chose de complètement indépendant, d’exceptionnel par rapport au reste. Ils sont un maillon…

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