En marge du procès de Bar-le-Duc, les paysans mobilisés contre les déchets nucléaires

Les 1er, 2 et 3 juin se tient à Bar-Le-Duc le procès de sept militants qui luttent contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs. Ils sont soupçonnés d’association de malfaiteurs. Reporterre, présent sur place, fait le récit quotidien des audiences et des mobilisations de soutien aux prévenus.


Bar-le-Duc (Meuse)

À l’occasion du deuxième jour de procès des sept opposants au centre d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo, les mobilisations ont repris autour du tribunal. Après une première journée vibrante et colorée, cette journée a été voulue plus calme. Le procès a par ailleurs été reporté à l’après-midi, les témoins souhaitant conserver leur droit au silence lors de la très courte audience du matin. L’occasion pour tous de se consacrer pleinement aux animations en extérieur, qui se sont concentrées sur les luttes paysannes.

Christian, agriculteur à la retraite, vend des bouteilles de « vin des luttes » pour soutenir les prévenus. © Quentin Zinzius/Reporterre

« Nous autres agriculteurs sommes historiquement concernés par la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires, a expliqué Christian, agriculteur à la retraite et membre actif de la Confédération paysanne. Nous travaillons la terre, et nous refusons qu’elle soit polluée par ces déchets [radioactifs] pour des milliers d’années ». Mercredi 2 juin, il tenait un stand de vente de produits locaux, dont les bénéfices serviront à couvrir une partie des frais de justice des prévenus. « C’est notre façon de les soutenir dans cette épreuve ».

© Quentin Zinzius/Reporterre

Et il n’était pas le seul. Autour de la place, plusieurs stands proposaient des produits fermiers en tout genre, des plants, et même des semences anciennes. Les jeunes pousses de tomates, poivrons et autres courges sont parties comme des petits pains. « Les plants ont été cultivés par nos soins, sur un terrain mis à notre disposition », dit Bertille, membre des Semeuses, un collectif de militants qui cultivent fruits et légumes sur des terrains convoités par l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets). Lancée en 2019, l’expérience commence à convaincre localement. « Une partie de notre production est vendue directement aux habitants, qui ont pris l’habitude de nous voir travailler dans les champs, ça nous permet de recréer des liens avec la population, avec le territoire ».

Jean-Pierre Simon a prêté trois hectares aux Semeuses. © Quentin Zinzius/Reporterre

« Lorsque…

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Auteur: Quentin Zinzius Reporterre