Marseille (Bouches-du-Rhône), reportage
Coincée entre la corniche Kennedy et la digue qui la protège, la plage du Prophète, dans le 7e arrondissement de Marseille, défie l’érosion marine. Elle a la particularité de s’engraisser de sable naturellement, grâce à une étonnante plante sous-marine.
Cette plante, c’est la posidonie, dont les feuilles mortes forment une épaisse couche brune sur le front de mer, la « banquette ». Celle-ci amortit la puissance des vagues et amoindrit leur pouvoir d’emporter le sable vers le large. Devant la banquette, l’eau est également gorgée de feuilles mortes. « Ça donne une viscosité qui réduit aussi le pouvoir d’érosion de l’eau », explique Patrick Astruch, biologiste marin à Aix-Marseille université. On la retrouve, selon l’exposition, le vent et les marées, sur toutes les plages de Marseille.
Reporterre visite la plage alors que le printemps débute, en compagnie de ce scientifique, membre du groupement d’intérêt scientifique (GIS) posidonie – qui étudie et agit pour protéger la plante « endémique de Méditerranée » – et d’Hervé Menchon, l’adjoint à la mer de la Ville de Marseille.
Une championne de la biodiversité et du climat
À la différence de nombreuses communes méditerranéennes qui enlèvent les posidonies mortes, les jugeant disgracieuses et incommodantes, la Ville de Marseille, pour la deuxième année, a décidé de les laisser sur les plages. L’enjeu est de restaurer le cycle naturel de la plante, aux multiples fonctions écologiques indispensables aux écosystèmes.
Morte, l’herbe fournit sur les plages et les dunes des nutriments à la flore marine, comme la soude, le pourpier de mer, la criste marine, le chiendent des sables… et à la petite faune des sables, comme les puces de mer et autres petits arthropodes et mollusques).
Vivante, elle s’étend en vastes prairies sous-marines, où ont été observées par le GIS posidonie un quart des…
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Auteur: Pierre Isnard-Dupuy