En mer, les scientifiques traquent les algues toxiques

  • Roscoff (Finistère), reportage
  • L’opération prend quelques secondes. Accoudés au bastingage, Jean-Claude, 78 ans, et François, 74 ans, tous deux bénévoles à la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), jettent une bouteille Niskin par-dessus bord, au bout d’une corde. L’équipage est rodé : depuis 2007, la SNSM est partenaire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) pour prélever des échantillons d’eau de mer dans le cadre du Rephy.

    Le Réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et de l’hydrologie dans les eaux littorales a été créé par l’Ifremer dans les années 1980 pour suivre l’état sanitaire de l’eau de mer, où des algues toxiques peuvent se développer. Tous les quinze jours, le bateau orange des sauveteurs en mer quitte le port de Roscoff, avec à bord Luc Le Brun, technicien préleveur à l’Ifremer, et trois bénévoles. Direction le point « Saint-Pol large », un cercle de 180 mètres de diamètre, géolocalisé à quelques kilomètres de la côte.

    Lestée à un mètre sous la surface, la bouteille de prélèvement se remplit d’eau de mer. Les hommes la remontent aussitôt sur le pont et versent les six litres récoltés dans plusieurs bidons de tailles variées : le premier sera utilisé pour rechercher la chlorophylle et connaître ainsi la production de biomasse grâce à la photosynthèse ; dans le second, plus petit, Luc Le Brun verse quelques gouttes brunes — du lugol — pour « fixer » l’échantillon, c’est-à-dire stopper la production de cellules. A bord, il mesure la…

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