En Norvège, une scientifique française lutte contre le pétrole

Émilie Gios, scientifique française, été arrêtée le lundi 5 décembre à Trondheim, en Norvège, pour avoir mené une action de désobéissance civile demandant la fin de toute nouvelle prospection pétrolière dans les eaux territoriales norvégiennes. Elle est membre de Scientist Rebellion — une organisation internationale de scientifiques qui souhaite sensibiliser au réchauffement climatique en s’engageant dans la désobéissance civile non-violente. Elle témoigne dans Reporterre.


Reporterre— Dans quel contexte avez-vous été arrêtée, le 5 décembre, à Trondheim ?

Émilie Gios— J’ai participé à une action de désobéissance civile avec plusieurs membres du collectif Scientist Rebellion Norvège, dans le but de protester contre la prospection pétrolière dans les eaux territoriales norvégiennes. À quatre scientifiques, nous avons bloqué une route très empruntée à proximité de l’université norvégienne de sciences et de technologie à Trondheim, dans le centre du pays. Il était 8 h du matin, les températures étaient négatives. Il neigeait. Nous nous sommes répartis sur la largeur de la chaussée, avons enfilé nos blouses de laboratoire, déployé nos banderoles, et nous nous sommes assis.

Le blocage a duré vingt minutes. Nous l’avons interrompu simplement pour laisser passer un camion de pompiers. La police est arrivée entre-temps. Deux d’entre nous, moi incluse, sommes retournés sur la route, refusant de suivre les ordres des agents qui nous demandaient d’arrêter. Nous avons été embarqués, et nous avons passé près de quatre heures en garde à vue au poste de police de Trondheim. Nous risquons d’être poursuivis pour entrave à la circulation routière et refus d’obtempérer.



En quoi consiste le mouvement Stopp oljeletinga ! (en français : « Stop aux prospections pétrolières »), que vous souteniez par cette action ?

C’est une campagne écologiste qui vise à contraindre, par la désobéissance civile, le gouvernement norvégien à arrêter immédiatement toute nouvelle activité pétrolière. Comme Dernière rénovation en France ou Just Stop Oil en Angleterre, Stopp oljeletinga ! fait partie du réseau international A22, mis en place cette année. Ce qui explique des modes d’actions communs, tels que les blocages de routes, la perturbation d’évènements sportifs ou les jets de soupe sur des œuvres d’art.

Stopp oljeletinga ! a deux demandes précises :

  • La première, c’est que le gouvernement norvégien arrête immédiatement de délivrer des…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre