En Papouasie : « Les détruire d'abord, discuter plus tard »

© Activistes locaux / Human Rights Monitor, District de Kiwirok, Nouvelle-Guinée occidentale 2022/2023

Septembre 2023. L’horreur. Une fois encore. Darnius Heluka, Musa Heluka, Man Senik, Yoman Senik, Kaраі Payage : les corps de cinq jeunes Papous de 15 à 18 ans sont découverts à l’embouchure du fleuve Brasa. Criblés de balles. Non loin du poste de sécurité de Dekai, département de Yakuhimo dans la province des Hautes terres (Papua Pegunungan) tenue par des soldats indonésiens. Trois mois plus tôt, c’était un jeune musicien, Wity Unue, auteur-compositeur de 17 ans, qui était torturé par les militaires avant d’être jeté dans une boîte en carton puis brûlé vif (département de Nduga, province de Papua). Les cinq autres Papous interrogés en même temps étaient finalement relâchés. Mais dans un tel état que leur corps avait perdu toute ressemblance humaine.

« Les détruire d’abord, on discutera plus tard des droits de l’homme », avait tonné M. Bambang Soesatyo, le président de l’Assemblée délibérative du peuple (MPR), le parlement indonésien. Cet appel au meurtre lancé par un haut responsable politique résonnait peu après la mort, ce 25 avril 2021, de Gusti Putu Danni, responsable du Badan Intelijen Negara (BIN), les services secrets indonésiens officiant dans la province de Papouasie. Pour la première fois, un officier de haut rang — un général de brigade —, était tué dans une embuscade tendue par les combattants de l’Armée de libération nationale de Papouasie, la TPNPB, aile militaire de l’Organisation pour l’indépendance de la Papouasie (OPM) créée en 1965 et aux objectifs inchangés : chasser l’Indonésie qui annexa en 1963, dans le sang, la moitié occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée. Du côté indonésien, les déclarations du ministre des affaires étrangères d’alors, M. Subandrio (1957-1966), voulant « faire tomber les Papous des…

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Auteur: Philippe Pataud Célérier