En parallèle d'un sommet Afrique-France relooké, organisation d'un contre-sommet à Montpellier du 6 au 10 octobre

Le contre-sommet Afrique-France a pour principal objectif de mettre en lumière la continuité de la politique française sur le continent africain, par delà les ravalements de façade entrepris récemment par l’Elysée. À travers une analyse des volets économiques, militaires et anti-migrant.e.s de cette politique, ces rendez-vous montreront en effet que la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique n’a pas plus changé de cap durant le quinquennat d’Emmanuel Macron que durant celui de ses prédécesseurs, qui revendiquaient pourtant aussi une « rupture » avec la Françafrique, trop vite résumée au « Foccartisme ». Les piliers institutionnels de cette politique restent inébranlés : des liens militaires, monétaires, diplomatiques et financiers « privilégiés » unissent encore la France et des régimes autocratiques et corrompus, on l’a encore vu récemment au Tchad. Cette étroite relation sert aussi des intérêts privés, ceux de grands groupes comme Bolloré, Orange, Castel ou Total dont les positions sur le continent se sont renforcées alors que l’immense majorité des populations locales luttent au quotidien pour leur survie. Ce sommet, censé « réinventer la relation francoafricaine » selon le gouvernement, s’inscrit dans une vaste offensive de communication destinée à occulter cette continuité.

Au cours de ces dernières années, les annonces présidentielles au sujet de la politique africaine de la France ont été volontairement frappantes : restitution des œuvres d’art, réforme du franc CFA, politique mémorielle, fin prochaine de l’opération Barkhane… Loin de retourner la table, le président Macron cherche à « tout changer pour que rien ne change ». Ces annonces ne sont de fait que peu suivies d’effet. En quatre ans, une infime part des œuvres d’art spoliées ont été rendues à des pays africains. La politique mémorielle est à géométrie variable puisque les crimes de la colonisation ou l’appui aux génocidaires rwandais ne sont évoqués que pour appeler à mieux tourner la page, sans en tirer de leçon pour la politique africaine de la France et l’imaginaire colonial qui continue de l’irriguer. La réforme du franc CFA, qui a au passage fragilisé les initiatives en faveur de la future monnaie ouest-africaine Eco, garantit toujours un rôle central à la France dans la politique monétaire des pays du « pré carré ». Quant à la fin annoncée de l’opération Barkhane, elle s’inscrit, comme les précédentes réformes du maillage militaire en…

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Auteur: Collectif