En plein brouillard de pollution, New Delhi se confine

Pollutions
Monde

Bangalore (Inde), correspondance

La « capitale mondiale de la pollution » est en passe d’ajouter un nouveau record à son palmarès toxique. Celui d’organiser le premier confinement du monde lié, non pas au Covid-19, mais à la qualité de l’air. Il pourrait avoir lieu ce weekend selon l’évolution du taux de particules fines à New Delhi et des discussions avec la Cour suprême indienne.

Tout a commencé, comme chaque année depuis dix ans maintenant, après la célébration de Diwali. Durant cette fête hindoue des lumières, les trente millions d’habitants de la région-capitale tirent à la chaîne pétards et feux d’artifice.

Paradoxe : c’est dans le noir qu’ils se retrouvent le lendemain tant le ciel est envahi de particules fines et de métaux lourds tels que le baryum. Des campagnes ont beau être lancées pour promouvoir des « pétards écologiques », remplacer leur emploi par des bougies, le scénario se répète.

La pollution de Diwali vient s’ajouter à d’autres. Celles, bien sûr, des nombreux véhicules, chantiers et usines de la capitale. Mais aussi celle des feux de paille déclenchés par les agriculteurs des États voisins pour fertiliser les terres au même moment. L’arrivée de l’air sec et des températures hivernales empire le tout.

La fête des lumières Diwali à Jaipur, capitale de l’État du Rajasthan. Flickr / CC BY-NC-ND 2.0 / Ishan Khosla

En ce mois de novembre, la pollution est particulièrement sévère. Les particules fines explosent. Les plus petites, les PM2,5, ont atteint les 999 microgrammes par mètre cube d’air (μg/m3) la semaine dernière, la plus haute valeur possible. L’Organisation mondiale de la santé recommande, elle, une valeur de 10 μg/m3. La situation est déjà considérée comme toxique au delà de 150 et très dangereuse à partir de 300. À Delhi, cette semaine, le seuil flottait autour de 400.

La municipalité de New Delhi se dit désarmée face à cette pollution multifactorielle et renvoie souvent la faute sur les fermiers alentour. Mais cette année, la Cour suprême, saisie par des citoyens inquiets, a demandé des comptes pour cette pollution chronique qui condamne la santé de toute une génération.

« La clameur autour des feux de paille est exagérée, ils ne pèsent que pour 10 % dans la pollution », a estimé la Haute Cour indienne. Lundi 15 novembre, elle a exigé le télétravail partout où cela était possible, l’immobilisation de tous les véhicules non essentiels, l’arrêt des industries et une…

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Auteur: Côme Bastin Reporterre