En pleine guerre d'Ukraine, Tchernobyl souffle ses bougies radioactives

Actualisation le 26 avril 2022, à 15 h 14 — Le niveau de radioactivité aux abords de la centrale accidentée de Tchernobyl est « anormal », a déclaré Rafael Mariano Grossi mardi 26 avril. Le directeur général de l’Agence de l’énergie atomique (AIEA) et une équipe d’experts en sûreté de l’agence onusienne sont actuellement en visite dans la zone d’exclusion, pour livrer des équipements vitaux — dosimètres, équipements de protection individuelle, etc. Une visite qui fait suite à l’occupation du site par les Russes entre le 24 février et le 31 mars 2022.


C’est un anniversaire particulier que s’apprête à vivre la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl. Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 explosait, provoquant une libération massive de matières radioactives dans l’atmosphère et la pire catastrophe nucléaire du XXe siècle. Trente-six ans plus tard, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Mariano Grossi et une équipe d’experts en sûreté de l’agence sont en visite dans la zone d’exclusion pour livrer des « équipements vitaux » — dosimètres, spectromètres de masse, équipements de protection — et mesurer la radioactivité sur le site. Ceci, alors que la zone sort à peine de cinq semaines d’occupation russe, du 24 février au 31 mars, et que l’est du pays reste le théâtre de violents combats.

Cette période a été particulièrement critique dans la zone d’exclusion de 30 kilomètres autour de la centrale. Outre le réacteur accidenté, recouvert d’une arche de confinement, elle abrite encore quelque 20 000 assemblages de combustibles nucléaires usés entreposés dans des piscines qui nécessitent un refroidissement constant. Le Service national ukrainien d’inspection de la réglementation nucléaire (SNRIU), l’équivalent de notre Autorité de sûreté nucléaire, y recense aussi divers laboratoires et installations de stockage à sec et plus de 700 dépôts de matières et déchets radioactifs.

Or la zone avait été déconnectée du réseau électrique le 9 mars. Ses équipements stratégiques n’avaient pu fonctionner que grâce à des générateurs de secours, jusqu’au rétablissement du courant le 14 mars.

Une seule rotation du personnel avait pu avoir lieu les 20 et 21 mars. L’ingénieur en chef chargé de la sûreté, Valerii Semenov, avait ainsi travaillé trente-cinq jours d’affilée, ne dormant que trois heures par…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre