En procès, les défenseurs des jardins d'Aubervilliers invoquent l'état de nécessité

Bobigny (Seine-Saint-Denis)

Une petite pluie fine rafraîchit la centaine de personnes installée devant le parvis du tribunal de Bobigny, au nord de Paris, vendredi 2 septembre. De longues ficelles ont été tendues entre les poteaux pour afficher les photos des Jardins à défendre d’Aubervilliers (JAD) et les têtes des élus que les militants accusent d’être responsables de leur destruction : Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France, Anne Hildago, maire de Paris, Karine Franclet, maire d’Aubervilliers, et Emmanuel Macron.

« Notre lutte a duré deux ans pour défendre la nature contre le béton. Elle est d’autant plus importante après cet été caniculaire. Malgré cela, ceux qui nous gouvernent continuent de tout détruire », déplore Dolorès, militante du collectif des Jardins à défendre d’Aubervilliers.

Une petite centaine de personnes étaient réunies devant le tribunal de Bobigny pour soutenir les huit militants des Jardins à défendre d’Aubervillers. © Noman Cadoret / Reporterre

Dolorès est venue soutenir les huit personnes inculpées pour avoir entravé les travaux de destruction des ces jardins ouvriers centenaires le 2 février dernier. « J’espère que cela va être le premier procès du béton », dit-elle.

Près de 4000 mètres carrés ont été détruits par les buldozers. La mairie d’Aubervilliers a été condamnée à remettre le site en l’état. © Noman Cadoret / Reporterre

Les militants ont choisi une défense collective. « Face à un droit pénal qui individualise les peines, nous défendons une cause et pas huit personnes », explique Chloé, l’une des prévenues. Au tribunal, les huit garderont donc le silence, à l’exception d’Aline, porte-parole de leur déclaration commune. Elle explique que son collectif a épuisé toutes les voies légales pour se faire entendre : réunions d’informations, manifestations, rencontres avec les élus, pétition récoltant 100 000 signatures, participation à l’enquête publique, élaboration d’un projet alternatif et multiples recours en justice. « En dépit de tous ces efforts, les décideurs privés et institutionnels ont décidé de ne pas nous entendre. Face à ce déni de démocratie et cette injustice, nous n’avons pas eu d’autre choix que d’occuper le terrain. »

« Cette action était nécessaire et proportionnée face à un danger qui était irréversible »

Le blocage du chantier de solarium de cette piscine olympique n’avait duré que quelques heures, comme vous l’avait…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre