En Uruguay, le retour de la gauche

MM. Yamandú Orsi et Luiz Inácio Lula da Silva à Brasília le 29 novembre 2024

cc Ricardo Stuckert / présidence du Brésil

L’Uruguay, l’une des vingt-quatre « démocraties complètes » au monde selon l’index de The Economist Intelligence Unit (EIU), a élu, le 24 novembre 2024, un président de centre-gauche. M. Yamandú Orsi, professeur d’histoire de 57 ans soutenu par le Frente Amplio (Front élargi, gauche), a remporté la victoire avec 49,8 % des voix face au candidat représentant le gouvernement sortant, M. Álvaro Delgado. À la tête d’une coalition de partis de droite, ce dernier a réuni 45,9 % des voix.

Bien que ses adversaires aient prédit la transformation de l’Uruguay en « un nouveau Venezuela » en cas de victoire de M. Orsi, la formation des anciens présidents Tabaré Vázquez (2005-2010, puis 2015-2020) et M. José Mujica (2010-2015) a dominé les élections grâce au souvenir que son action a laissé au sein de la population durant ses quinze années passées au pouvoir.

Lire aussi Christophe Ventura, « Au pays des conquêtes syndicales », Le Monde diplomatique, octobre 2015.

Cette période est associée pour beaucoup à l’augmentation des salaires et des pensions, à la réduction drastique de la pauvreté, la quasi-élimination de l’extrême dénuement, à la maîtrise budgétaire et au renforcement des droits individuels et collectifs (dépénalisation de l’avortement ; légalisation du mariage homosexuel ainsi que de la culture et de la vente de la marijuana pour tous les usages).

Le Frente Amplio a également profité des déboires de ses rivaux, empêtrés dans divers scandales. Le Parti national (conservateur), au pouvoir depuis 2020 sous la présidence de M. Luis Lacalle Pou, paie le prix de plusieurs affaires : octroi d’un passeport à un trafiquant de drogue emprisonné à Dubaï, aujourd’hui en fuite ; naturalisation de citoyens…

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Auteur: Roberto López Belloso