En Vendée, des éleveurs se rebellent contre le confinement des volailles

Saint-Mesmin (Vendée), reportage

Dans la lumière dorée des matins d’automne, la petite ferme de Sarah sort de sa torpeur. Les volailles sont déjà à l’extérieur, profitant des premiers rayons du soleil pour réchauffer leur plumage acajou, en poussant des caquètements de satisfaction. Sarah fait le tour de son élevage pour s’assurer que tout le monde va bien. Installée depuis huit ans en Vendée, dans la petite commune de Saint-Mesmin, la fermière de 38 ans élève des volailles de chair biologiques en plein air. Sur deux hectares, dindes, pintades, poulettes et poulets gambadent entre les bosquets de ronces et de cynorhodons, se perchent dans les arbres ou sautent sur les talus qui parsèment la ferme Roule poulette.

Las, depuis le 1er septembre, le département de la Vendée est repassé en « zone de contrôle temporaire » (ZCT) par arrêté préfectoral, après que deux oiseaux sauvages ont été testés positifs au virus de grippe aviaire. Coup dur pour les élevages en plein air comme celui de Sarah. Concrètement, cela signifie que les volailles doivent être mises à l’abri dans des bâtiments fermés ou sous des filets de protection, avec une surveillance vétérinaire hebdomadaire et des parcours en plein air restreints. Autrement dit, la basse-cour de Sarah devrait être enfermée et donc privée de la lumière du jour.

« On fait de l’élevage, pas de la production animale ! »

Pour l’éleveuse, c’en est trop : cette fois-ci, elle ne confinera pas ses animaux. Tant pis si elle risque une mise en demeure et une amende salée. « Je préfère avoir la grippe aviaire et être obligée d’arrêter ma ferme à cause de ça plutôt que de devoir arrêter mon activité parce qu’on m’empêche de travailler comme j’en ai envie. » Enfermer les volailles est contraire aux principes du mode d’élevage qu’elle a choisi, assure-t-elle, et par conséquent, la réglementation sur la grippe aviaire n’est pas adaptée aux besoins de son exploitation. « On fait de l’élevage, pas de la production animale », dit-elle avec véhémence.


Les jeunes dindes de Sarah jouent dans le bocage. © Scandola Graziani / Reporterre

Sarah n’est pas seule. Partout en France, des éleveurs et éleveuses de volailles en plein air refusent de claustrer leurs bêtes. Beaucoup militent au sein du collectif Sauve qui poule. Dans le Poitou, le collectif s’est même régionalisé pour devenir Sauve qui poule Poitou. Ce groupe d’irréductibles volaillers est composé de profils très variés : il y a ceux qui…

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Auteur: Scandola Graziani Reporterre