« En voulant dissoudre le média indépendant Nantes Revoltée, Darmanin s’attaque à la liberté de la presse »

Mardi 25 janvier, Gérald Darmanin a créé la surprise en annonçant avoir lancé la procédure de dissolution du média d’extrême-gauche Nantes révoltée. Le ministre de l’Intérieur reproche au média indépendant d’avoir relayé un appel à manifester « contre le fascisme, le capitalisme, l’autoritarisme ». Pour Nantes Révoltée, « c’est une attaque en règle contre la liberté de la presse et la liberté d’expression de la part d’une minuscule caste qui ne représente plus qu’elle même. »

La Ville de Nantes est particulièrement connue des autorités françaises pour la vivacité de ces mouvements sociaux et des manifestations antifascistes qui y sont régulièrement organisées. Celle du vendredi 21 janvier « contre le fascisme, le capitalisme, l’autoritarisme », moins importante qu’à d’autres occasions, a réuni 630 militants « antifa » qui ont entamé une marche aux flambeaux à 19h.

En marge de ce défilé ont eu lieu quelques dégradations matérielles : trois vitrines de commerce brisées, et un pied de statue tagué. Il n’en fallait pas plus pour que l’opposition nantaise s’empare du sujet et dénonce un « saccage » auprès de la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland.

Mais c’est la présidente LR de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, qui a ciblé les hostilités contre le média indépendant Nantes Révoltée en demandant sa dissolution au Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Sa demande a été appuyée par la députée LaREM nantaise Valérie Oppelt et l’ancien ministre de la Transition écologique, François de Rugy.

Dans sa lettre, Christelle Morançais reproche à ce « groupuscule d’ultra-gauche » de contribuer à faire de Nantes « la capitale des violences d’ultra-gauche en France ». Or, si le média Nantes Révoltée couvre bien les manifestations nantaises, c’est dans le cadre de son travail d’information, rappellent ses membres.

« Nantes Révoltée n’est pas un groupuscule anarchiste qui casse des vitrines comme a pu le dire Darmanin. C’est le gros fantasme du pouvoir de la droite locale. Ce n’est pas la première fois qu’ils réclament notre dissolution mais c’est la première fois qu’ils lancent une procédure.  Nous assumons notre ligne éditoriale engagée au service des luttes, mais nous n’organisons pas les manifestations. » explique Jean-Michel, membre de Nantes Révoltée, pour La Relève et La Peste

Créé il y a dix ans, Nantes Révoltée se positionne comme un…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Laurie Debove