Encore un réacteur arrêté, la France privée de 10 % de sa capacité nucléaire

Nucléaire

Et un troisième réacteur de 1 450 mégawatts (MW) en rade. Jeudi 6 janvier, EDF a indiqué qu’elle prolongeait de trois mois l’arrêt du réacteur n°2 de la centrale de Chooz (Ardennes). Ceci parce qu’elle y a détecté la même dégradation du circuit d’injection de sûreté que sur les réacteurs 1 et 2 de Civaux (Vienne).

Cette série a débuté le 21 octobre, quand EDF a annoncé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avoir découvert un problème de corrosion et de fissuration sur la tuyauterie reliant le circuit d’injection de sûreté au circuit primaire du réacteur 1 de Civaux. Le circuit d’injection de sûreté est un dispositif de secours d’une importance extrême dans certaines situations accidentelles. « Le cœur du réacteur est normalement refroidi par l’eau qui circule dans le circuit primaire du réacteur. En cas de brèche sur le circuit primaire, celui-ci va progressivement se vidanger, et ne pourra à terme plus assurer sa fonction de refroidissement du cœur, avait expliqué l’ASN à Reporterre. Dans une telle situation, le circuit d’injection de sécurité permet d’injecter de l’eau borée dans le circuit primaire, afin de continuer à refroidir le cœur et, par l’effet du bore, d’étouffer la réaction nucléaire. » S’il ne fonctionne pas, la situation peut dégénérer jusqu’à la fusion du cœur — le scénario des pires accidents nucléaires jamais enregistrés à Fukushima au Japon en 2011, à Tchernobyl en URSS en 1986 et à Three Mile Island aux États-Unis en 1979.

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Après cette découverte, EDF a arrêté Civaux 1 et envoyé les tuyauteries dégradées au laboratoire pour expertise. Elle a également mis hors service les trois autres réacteurs de 1 450 MW du parc nucléaire français, Civaux 2, Chooz 1 et Chooz 2, pour vérifier leurs installations. Bien lui en a pris : Civaux 2 et désormais Chooz 2 ont révélé la même défaillance du circuit d’injection de sûreté. « Les contrôles et expertises réalisés sur les portions de tuyauterie du circuit d’injection de sécurité du réacteur n°2 de Chooz ont permis de confirmer qu’il s’agit du même type de défauts que ceux identifiés à Civaux », a indiqué jeudi 6 janvier un porte-parole d’EDF à l’AFP. Reste à savoir si Chooz 1 restera épargné. « Les analyses des contrôles et expertises sont toujours en cours sur le réacteur n°1 de Chooz », a…

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Auteur: Reporterre