Énergie : le gouvernement reste sobre en mesures fortes

Les signaux ne trompaient pas. Les comportements vertueux des ministres (col roulé, doudounes et fil à linge) mis en scène maladroitement ces derniers jours auguraient d’un plan sobriété… sobre en mesures fortes. Objectif : aider la France à baisser sa consommation d’énergie de 10 % d’ici à 2024. Ce plan était pourtant attendu depuis que le gouvernement avait adopté, soudainement, cette notion phare de la pensée écologiste. La Première ministre elle-même a reconnu qu’il « y a quelques mois à peine, peu d’entre nous étaient familiers de ce concept ». Cette fois, c’est sûr : « Ça n’est pas un effet de mode le temps d’un hiver, c’est une nouvelle manière de penser et d’agir », a assuré Élisabeth Borne jeudi 6 octobre devant plusieurs centaines d’invités, après une demi-journée de prise de parole de dizaines d’intervenants, dont huit ministres. « La sobriété, ce n’est pas la décroissance, c’est surtout du bon sens », a soutenu Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Le bon sens, surtout, d’appliquer des mesures qui existent déjà, comme la limitation du chauffage des bâtiments publics, logements et bureaux à 19 °C maximum, inscrite dans le Code de l’énergie depuis 2015, avec une incitation à baisser à 18 °C en cas de tension sur le réseau. Celle-ci sera connue grâce à une « météo de l’électricité » : l’outil écowatt promu par le gestionnaire du réseau, Enedis.

Les fonctionnaires invités à se laver les mains à l’eau froide

Le plan invite à d’autres efforts, notamment dans les services de l’État. Les fonctionnaires de tout le pays sont invités à se laver les mains à l’eau froide et à rouler moins vite sur l’autoroute (110 km/h). Cette mesure, qui ne concernera que quelques centaines de milliers des agents de l’État, est pourtant efficace : réduire sa vitesse de 20 km/h permet une économie de carburant de 25 %, selon l’association Négawatt. Le télétravail est privilégié les jours fériés et l’obligation d’extinction des enseignes et publicités lumineuses de 1 heure à 6 heures du matin aux villes de plus de 800 000 habitants est maintenue cet hiver.

Côté transport, la seule mesure concerne le covoiturage, avec une incitation financière de 100 euros à partir du 1er janvier, sans aucune mesure en faveur du train ou des autres transports en commun. En matière de moyens, ce plan ne coûte quasiment rien au pouvoir puisqu’il s’appuie uniquement sur la bonne volonté,…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre