Énergie : le Royaume-Uni parie sur le nucléaire

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Londres (Angleterre), correspondance

Une énorme occasion manquée. Voici comment associations environnementales et députés d’opposition qualifient la nouvelle stratégie énergétique dévoilée jeudi 7 avril par le gouvernement britannique. Une décision précipitée par la guerre en Ukraine, qui a causé une forte augmentation des prix de l’énergie à l’international. Le programme est « d’assurer une énergie abordable, propre et fabriquée au Royaume-Uni pour le Royaume-Uni » dans les prochaines décennies à venir, a annoncé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, sur les plateaux télé. « Ce sera essentiel pour nous sevrer des combustibles fossiles coûteux et soumis à la volatilité des prix. Mais aussi pour stimuler nos diverses sources d’énergie locales pour une plus grande sécurité énergétique à long terme et réduire le montant des factures », a poursuivi le dirigeant conservateur. Le plan vise à rendre le pays autosuffisant et à émettre 95 % d’énergie bas carbone d’ici huit ans. Avant même sa publication officielle, les critiques étaient vives.

Car au cœur de cette stratégie se trouve le nucléaire — et non l’éolien ou l’isolation des bâtiments, ce qu’auraient souhaité les opposants. Une énergie chère et longue à mettre en place, alors que les prix de l’énergie s’envolent et malgré l’urgence climatique, a unanimement déploré l’opposition. Ainsi, le gouvernement prévoit le lancement de huit réacteurs d’ici à 2030 pour atteindre une puissance de 24 gigawatts en 2050. Actuellement, l’île possède six réacteurs en fonctionnement, dont la production totale est trois fois moindre. Pour donner un coup de « boost » à ce secteur déclinant depuis les années 1990, le gouvernement prévoit de créer un fonds de 120 millions de livres (144 millions d’euros).

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La construction de centrales nucléaires étant extrêmement coûteuse (des dizaines de milliards), le gouvernement pense opter pour les petits réacteurs modulaires (deux milliards). Le 21 mars, Boris Johnson a ainsi rencontré les dirigeants de grandes entreprises nucléaires et technologiques, dont la britannique Rolls-Royce, la française EDF et les états-uniennes Westinghouse et Bechtel afin d’accélérer le développement de ces miniréacteurs.

Pour compléter sa stratégie, le Royaume-Uni mise ensuite largement sur l’éolien en mer en visant une capacité de production…

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Auteur: Reporterre