Énergies renouvelables : des divergences entre majorité, extrême droite et insoumis

« Planifier, impliquer, concerter. » Cela parait élémentaire et pourtant c’est ce qui manque cruellement pour développer la production d’énergie renouvelable et augmenter sa part dans le mix énergétique français. Après trois mois de travail, trois députées de la commission de développement durable de l’Assemblée nationale ont présenté le 9 novembre le résultat de leur « mission-flash » sur « l’acceptabilité et les modalités de déploiement » des EnR.

Dix-huit auditions et table-ronde et une trentaine de contributions écrites ont amené Clémence Guetté (LFI/Nupes), Mathilde Paris (Rassemblement national) et Pascale Boyer (Renaissance) à s’entendre sur trois points essentiels :

  • planifier le développement des énergies renouvelables ;
  • impliquer les populations ;
  • accélérer l’instruction des projets (« sans pour autant que cela se fasse au détriment de la démarche de concertation et de participation de toutes les parties prenantes »).

Certes, les élues ont réussi à livrer un rapport commun, mais s’en dégagent trois visions très différentes. Et ce, alors que le projet de loi sur les énergies renouvelables — qui vient d’être accepté par le Sénat — doit être examiné dans quelques semaines par l’Assemblée nationale.

À Renaissance — et à l’extrême droite — on mise sur l’échelle locale. « Ce sont les maires qui sont les mieux placés pour concerter et définir les zones prioritaires d’implantation des renouvelables », a assuré Pascale Boyer, la corapporteuse de la majorité, lors de la présentation du rapport. Elle souhaite partir d’objectifs communaux pour les intégrer dans les documents d’urbanisme et de planification départementaux (SDEnR) et régionaux (Sraddet et S3REnR). Un vœu louable de mise en cohérence de plans souvent assez peu connus dont « les résultats des actions menées décrochent par rapport aux prévisions et à la trajectoire zéro émission nette », relevait en 2021 le Haut Conseil pour le climat. Selon Mathilde Paris, la députée d’extrême droite, il manque dans tous les cas de vraies consultations comme celles menées par la Commission nationale du débat public (CNDP) à l’échelle des territoires « et qui aient lieu avant que les projets ne soient décidés ».

Clémence Guetté, elle, a plaidé, comme le réclame La France insoumise, pour un pôle public de l’énergie. « Il est temps que l’État et les collectivités locales assument pleinement leur rôle de planificateurs de la transition…

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Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre