Pourquoi en parler ? A l’occasion d’un entretien avec le journal La Tribune (1), cet auteur a exprimé (et répété) un florilège de pensées réactionnaires. Entre le « wokisme », terme qu’il ne prend pas la peine de définir (et qui, par ailleurs, est impropre, car il ne désigne rien, si ce n’est le courant post-moderniste, qui lui existe, et est extrêmement diversifié), qu’il accuse de produire « la haine d’Israël », car il est bien connu que l’injustice flagrante et la mauvaise foi criante d’un État du Moyen-Orient adossé aux EU n’est pas un motif légitime de colère, du « capitalisme » (c’est encore de l’auteur)… et de « l’homme blanc », on se sent presque soulagé lorsqu’il déclare avoir du mal à se revendiquer de la gauche. Et de nous lancer sur la prétendue islamisation du monde, et de nous citer les combats justes selon lui qui sont, étrangement, à la manière d’un Raphaël Glucksmann, les mêmes que ceux des États-Unis. S’il se désole de la perte des idées humanistes dans la jeunesse, ce que nous aussi nous déplorons, c’est un humanisme des plus dévoyés, du genre de ceux qui sont favorables aux guerres humanitaires. On pourrait parler du ridicule de cet auteur anticonformiste qui clame sa sympathie pour Macron.
Doit-on pour autant s’étonner d’une telle évolution ? Non. Et nous nous inscrivons en faux avec ceux qui se désolent des propos d’Enki Bilal. Au fond, celui-ci ne fait que recycler et pousser jusqu’au bout la logique des idées antitotalitaires des Nouveaux philosophes sauce Glucksmann père, BHL et Finkielkraut. Il suffit de jeter un œil sur sa page wikipedia pour comprendre que son œuvre prend souvent pour thème la question premier degré du totalitarisme (2) et de la lutte de la société contre ces pouvoirs, évacuant toute forme d’analyse en termes de lutte des classes et de contexte historique. Ses œuvres exposent une vision du monde idéaliste,…
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Auteur: Ambroise-JRCF