Ennemis imaginaires : mythe et abolition dans la révolte de Minneapolis

L’été dernier, je me suis assis pour écrire une lettre à mes amis du collectif international Liaisons au sujet du soulèvement dans ma ville de Minneapolis. Cette lettre s’inspirait des nouvelles de la police de Richmond, en Virginie, qui accusait les participants à une manifestation Black Lives Matter de juillet d’être des casseurs suprémacistes déguisés, des accusations dont nous avions déjà parlé ici à la fin du mois de mai. Plus récemment, des rumeurs du même type ont circulé en ligne sur les troubles à Philadelphie après que la police ait assassiné Walter Wallace Jr. à la fin du mois d’octobre. Ma lettre a tenté d’éclairer la façon dont l’État a utilisé la figure fictive ou exagérée de « l’agitateur blanc supremaciste » pour faire en sorte de mobiliser des milices ou des groupes de personnes qui défendent la propriété privée.

Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, et le maire de Minneapolis, Jacob Frey, ont mené un effort pour faire passer les émeutiers pour des suprémacistes blancs venus de l’extérieur du Minnesota pour détruire nos villes. Cela a favorisé l’organisation massive et indépendante de forces de police auxiliaires sous la forme de surveillances de quartier et de patrouilles communautaires pour arrêter ces supposés suprémacistes blancs.

En tant que révolutionnaires, nous devons nous demander pourquoi, au plus fort de ce qui fut facilement la plus grande révolte en plus d’un demi-siècle, une grande partie de la ville s’est organisée pour aider la police à l’écraser, souvent au nom même de l’antiracisme qui est en son cœur ? Mon but ici est d’évaluer le rôle de « l’agitateur extérieur blanc et suprémaciste » en tant que figure discursive dans la stratégie anti-insurrectionnelle de l’État, afin que les partisans de la révolte puissent la contrer plus efficacement lors du prochain soulèvement.

Dans ce qui suit, j’analyserai trois éléments…

Auteur: lundimatin
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