Enquête : Laurent Obadia, la sulfureuse éminence grise de la Macronie

Il était une fois un professeur de ping-pong, devenu l’un des personnages les plus puissants de France. Cette histoire n’est pas un conte de fées, car Laurent Obadia existe bel et bien. La trajectoire de ce gamin des Hauts-de-Seine, issu d’une famille modeste, a tout pour surprendre dans un pays où l’ascenseur social est depuis en longtemps en panne. Mais il faut croire qu’Obadia a pris les escaliers, car, un à un, il a gravi les échelons qui font aujourd’hui de lui non seulement le directeur général-adjoint de Veolia, mais aussi et surtout un très proche d’Emmanuel Macron. Même les pires ennemis d’Obadia admettent le craindre, reconnaissant en lui un « autodidacte d’une rare intelligence ». Dans cet entre-soi de nantis et de bien-nés, dans cette république qui n’a pas vraiment aboli les privilèges, l’homme fascine car il ne doit rien à sa naissance et tout à son entregent. Il faut dire que le modeste employé municipal de Clichy a bien vite rangé les raquettes de tennis de table. Au cours des années 90, il a gagné la confiance de Didier Schuller, ce ponte du RPR mouillé dans une affaire de financement occulte de la chiraquie et qui, au lieu de se rendre à la justice, ira faire bronzette aux Bahamas. Puis Obadia se réfugiera sous l’aile de l’ancien magistrat anti-terroriste Alain Marsaud, qui le fera entrer à Vivendi Environnement (futur Veolia Environnement). Mais c’est avec le sulfureux Alexandre Djouhri qu’il enchaînera coup d’éclat sur coup de poing. Et qu’il aura pour la première fois les honneurs de la presse.


Laurent Obadia, actuel directeur général adjoint de Veolia en charge de la communication

Un communicant aux mille réseaux 

Nul hasard, sans doute, si Obadia a longtemps fait les quatre cents coups avec « Monsieur Alexandre », cet autre Rastignac parti de rien et arrivé à tout, petit banlieusard devenu marchand de pétrole, d’armes et d’influence, en Afrique ou au Moyen-Orient, le tout au service d’une droite à laquelle ce barbouze de génie est devenu indispensable. En 2004, Alexandre Djouhri n’a pas encore trempé dans le présumé financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Mais il fait déjà de l’argent, beaucoup d’argent. Il négocie des contrats à l’international dans le secteur de l’eau pour le compte de Veolia Environnement. Une filiale de la multinationale française doit se créer au Moyen-Orient. Un intermédiaire tunisien accuse Alexandre Djouhri de racket. Le ton monte, la rencontre organisée dans un…

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Auteur: Le Média