Enseignement supérieur : l’alternance est-elle en train de s’imposer comme le mode de formation dominant ?

On assiste depuis quelques années à l’explosion du nombre de contrats d’apprentissage dans l’enseignement supérieur français. Les nouveaux contrats sont ainsi passés de 112 000 en 2017 à 522 000 en 2022, ce qui signifie qu’ils ont plus que quadruplé en l’espace de cinq ans. Comment expliquer une telle augmentation, alors que l’alternance et l’apprentissage sont généralement perçus comme des dispositifs réservés aux formations de type certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou brevet d’études professionnelles (BEP) et comme des dispositifs au service de la diversité et l’ouverture sociale quand ils concernent l’enseignement supérieur ?

L’alternance fait actuellement l’objet d’un engouement qui semble dépasser ce cadre et qu’il est utile de bien comprendre. Pour ce faire, nous avons mené un projet de recherche (à paraître) basé sur 48 entretiens qualitatifs d’étudiants en alternance, de responsables alternance d’institutions d’enseignement supérieur et de responsables ressources humaines d’entreprises accueillant des étudiants en alternance. Et les premières conclusions de ce travail de recherche mettent à mal plusieurs idées reçues à ce sujet.

Beaucoup d’observateurs estiment que le succès de l’alternance dans l’enseignement supérieur est lié à la mise en place d’un plan d’aides aux entreprises intitulé « 1 jeune, 1 solution » par le gouvernement en août 2020 à la suite de la crise du Covid-19. Ce plan visant à favoriser l’embauche d’alternants a d’ailleurs été renouvelé début 2023 et doit se poursuivre jusqu’à la fin du quinquennat.

Mais résumer le succès de l’apprentissage à ce plan d’aide serait réducteur. Si celui-ci a parfois constitué un effet d’aubaine pour certaines entreprises, on constate aussi que ces mesures, visant originellement à faciliter l’entrée dans la vie professionnelle de jeunes touchés par les conséquences…

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Auteur: Olivier Guyottot, Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École