Chaque année, 160 000 enfants victimes de violences sexuelles, un viol toutes les sept minutes, un féminicide tous les deux jours et demi. Les chiffres sont connus. Pourtant, rien. On ne veut pas entendre les victimes et on ne veut pas voir les agresseurs. En témoigne l’expression « violences faites aux femmes », comme si ces violences se produisaient indépendamment d’un système patriarcal permettant aux hommes de dominer, agresser, violer, tuer sans que ce soit tellement infamant. Des violences masculines qui, rappelons-le, ne relèvent pas de la sexualité mais de la domination.
Les victimes le savent : la silenciation s’installe très vite.
Depuis 2018, de nombreuses personnalités publiques dénoncent les violences qu’elles ont subies. Parmi elles, Andréa Bescond, Flavie Flament, Vanessa Springora, Adèle Haenel, Isild Le Besco ou encore Judith Godrèche. Leur popularité permet de pointer le comportement d’abuseurs souvent célèbres eux aussi, et le silence d’un milieu – le cinéma, le théâtre, la musique, la politique. Elle participe à montrer la part d’ombre de secteurs qui, d’habitude, sont baignés d’une certaine lumière. Ces courageuses révélations mettent souvent en danger la carrière de celles qui parlent. Parfois, elles arrivent à créer un rapport de pouvoir qui, l’espace d’un instant, semble s’inverser.
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Être exclues, isolées, discréditées après avoir parlé, c’est aussi ce que vivent les victimes anonymes auxquelles nous avons adressé un appel à témoignages. 55 personnes nous ont répondu. Elles ont entre 24 et 72 ans. Informaticiennes, enseignantes, en invalidité suite au stress post-traumatique, infirmières, créatrices de contenus,…
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Auteur: Pauline Migevant