Entre changement climatique et bureaucratie, les agriculteurs européens au bord de la rupture

Des tuyaux d’irrigation emmêlés et coincés dans la boue forment une masse informe dans certains champs, tandis que d’autres sont jonchés de pierres. Une forte odeur émane du canal. Une carcasse de chèvre pend d’un arbre. Rien ne semble à sa place.

Média indépendant grec

Cette enquête auprès des paysans européens a été réalisée dans cinq pays (Espagne, Grèce, Pologne, République tchèque, Roumanie) par le média indépendant en ligne Solomon. Basé en Grèce, il publie en grec et en anglais.

« Je suis dans le pire état psychologique que j’aie jamais connu », dit Maria Vardouli, maraîchère en Thessalie (Grèce), ici avec son père.

« Je suis dans le pire état psychologique que j’aie jamais connu. Je me sens en insécurité, et j’ai des dettes », dit Maria Vardouli, 30 ans, l’une des rares femmes agricultrices de Thessalie, une région au centre de la Grèce, connue comme le « grenier à blé » du pays.

Maria Vardouli n’a pas toujours été agricultrice. Elle était auparavant kinésithérapeute, avant de reprendre en 2019 les terres de son père. Elle y produit des légumineuses, des épinards, des tomates et du coton. Grâce à un programme européen, elle a obtenu un financement pour investir dans son exploitation, à condition de se consacrer exclusivement à l’agriculture jusqu’en 2027.

Ce qu’elle ne pouvait pas prévoir, c’est comment l’année dernière se déroulerait. En septembre 2023, des pluies torrentielles ont frappé le centre de la Grèce, provoquant des inondations majeures qui ont submergé des villages entiers et détruit cultures et matériel agricole. Près de 50 000 hectares sont toujours sous l’eau. Cinq mois plus tard, les champs de Maria Vardouli étaient encore recouverts de boue et de débris.

Après les inondations, elle a souffert d’un stress extrême et de troubles psychosomatiques. Elle n’est pas seule. L’insomnie, les cauchemars impliquant de…

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Auteur: Solomon