Entre conquêtes et défaite. La révolution portugaise de 1974-1975

Cinquante ans après la Révolution portugaise, l’expérience d’une révolution dans un pays d’Europe apporte encore bien des leçons concernant les rapports entre crise nationale, forces armées et mouvement des masses. En faisant le récit de cette séquence de 19 mois qui commence le 25 avril 1974, avec la chute du régime fasciste, l’historien Fernando Rosas livre une analyse de cette révolution dont les conquêtes démocratiques et sociales furent importantes mais qui fut défaite à l’automne 1975.

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Le mouvement militaire victorieux du 25 avril 1974 a été marqué, dès le premier jour, par l’explosion d’un mouvement révolutionnaire de masse, un véritable tremblement de terre qui a subverti l’ordre établi à tous les niveaux de la société. Il a tenté de créer et d’articuler de nouvelles formes démocratiques d’organisation et d’expression de la volonté populaire dans des milliers d’entreprises, dans les quartiers populaires de la périphérie des villes, dans les campagnes du sud, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les organes locaux et centraux de l’État et même dans les forces armées.

Un mouvement révolutionnaire de masse qui, dans son déroulement, dans ses différentes périodes offensives, a occupé les usines, les terres des latifundia, les habitations vacantes, a découvert l’autogestion et le contrôle ouvrier, a imposé la nationalisation des banques et des principaux secteurs stratégiques de l’économie, a expulsé le patronat et les administrations, créé des Unités de production collective pour la réforme agraire et géré la vie de milliers d’habitant·es pauvres, du nord au sud du pays. Un mouvement qui, dans son élan, a imposé dans la rue, par sa force et sa capacité d’initiative, les libertés publiques, la démocratisation politique de l’État, la destruction du noyau dur de l’appareil répressif de l’ancien régime et la poursuite de ses responsables,…

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Auteur: redaction