Entreprendre, est-ce bon pour la santé ?

Quand un dirigeant de grand groupe décède, l’effet sur l’entreprise reste généralement mineur. Le décès pour cause de longue maladie de Steve Jobs, fondateur d’Apple, et la disparition brutale d’Édouard Michelin n’ont quasiment pas eu d’impact sur la valeur de l’action des entreprises en bourse. Christophe de Margerie, dirigeant de Total, a été remplacé 48 heures après son tragique accident. Too big to fail.

Or, cette vérité pour une grande entreprise n’est pas transposable pour les petites et moyennes entreprises (PME) où la disparition du dirigeant a de fortes chances de remettre totalement en cause la survie de l’entreprise. C’est la raison pour laquelle nous affirmons que la santé de l’entrepreneur est le premier capital immatériel de la PME.

Malgré cette évidence, la recherche en entrepreneuriat s’est tardivement intéressée à la santé. Les résultats actuels mettent en évidence que la santé des entrepreneurs est contrastée. La majorité des études montrent que la santé des entrepreneurs semble bonne voire meilleure que celle des salariés ou que celle de la population générale. Mais en même temps, d’autres travaux, nettement moins nombreux, semblent montrer l’inverse (en matière d’épuisement et de stress professionnel, de rapport au sommeil, etc.)

Ces résultats contradictoires conduisent de nombreux chercheurs à conclure à une absence de consensus. Nous ne croyons pas à ce constat. À y regarder de près, ces résultats sont moins contradictoires que complémentaires. Ils révèlent selon nous une seule et même facette qui caractérise le rapport étroit que les entrepreneurs nouent à leur travail, et surtout à leur entreprise, rapport singulier qui finalement impacte doublement la santé à la fois dans sa dimension pathogène et dans sa dimension salutogène.

Cette facette est l’existentialisme, qui considère que l’individu a la charge de son destin et que nous avons…

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Auteur: Olivier Torrès, Fondateur d’Amarok, observatoire de la santé des dirigeants, Professeur des Universités, Université de Montpellier