Entrepreneurs, ne mentez pas à votre banquier après un échec

Sur plus de 50 000 entrepreneurs connaissant, chaque année, une liquidation judiciaire en France, la plupart ne se relanceront pas dans une nouvelle aventure entrepreneuriale ou revoient leurs ambitions à la baisse dans le cadre d’un nouveau projet. Ce phénomène est symptomatique du regard porté sur l’échec dans notre pays. On assiste effectivement à une forte stigmatisation des entrepreneurs concernés : fournisseurs, clients et société civile prennent leurs distances avec celui qui est marqué du sceau de la défaillance. Cette discrimination entrave leur accès aux ressources financières nécessaires pour donner vie à de nouveaux projets. Plusieurs études, dont la nôtre décrivent ainsi une réticence des acteurs bancaires à financer un entrepreneur ayant connu l’échec, qui plus est dans leur établissement.

Malgré le poids des normes sociales et bancaires, certains entrepreneurs ayant connu un échec parviennent pourtant à relancer une affaire et convaincre un banquier de les accompagner. En l’occurrence, ils obtiennent l’ouverture d’un compte et, surtout, l’octroi d’un prêt (sur des montants souvent limités). Comme nous l’indiquions dans cet article des études ont montré que les établissements de crédit dépassent parfois le premier regard porté sur une expérience passée malheureuse.

L’analyse relationnelle de l’accès au financement ouvre deux pistes pour les entrepreneurs. D’une part, ils doivent s’orienter vers une banque capable de dépasser le stigmate de l’échec entrepreneurial. D’autre part, ils doivent endosser l’habit du « rebondisseur », à travers un projet et une communication sur cette nouvelle affaire capable d’emporter la confiance du banquier.

Au-delà des garanties financières que peut apporter le dirigeant (ex. : apport, cautionnement, autres sources de revenus, assurance BPI), la qualité de l’entrée en relation avec le conseiller bancaire est prépondérante….

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Auteur: Julien Cusin, Professeur des Universités en Sciences de Gestion à l’IAE Bordeaux, laboratoire IRGO, IAE Bordeaux