Entreprises et gouvernement, duo indispensable pour réduire les émissions de CO₂

Pour éviter un réchauffement climatique aux conséquences catastrophiques, nous devons absolument réduire nos émissions de dioxyde de carbone (CO2). Hélas, entreprises et gouvernements peinent jusqu’à présent à s’engager dans un plan d’action pour y parvenir. L’une des raisons vient de ce que les économistes nomment les externalités. Réduire ses propres émissions de CO2 c’est créer une externalité positive, bénéfique pour tous, mais individuellement coûteuse.

Or, encourager les entreprises à réduire leurs profits dans le but de fournir des externalités positives est un véritable défi. Il est probable que de nombreuses entreprises ne s’y résoudront pas sans des pressions de la part du gouvernement.

On pourrait croire le gouvernement capable de régler simplement cette situation en imposant des restrictions fermes sur les émissions de carbone des entreprises.

Dans la réalité, le gouvernement est lui-même contraint. Dans sa décision, l’acteur politique doit intégrer l’impact des régulations sur l’économie, en particulier l’emploi, ainsi que l’opposition politique des acteurs économiques touchés par la régulation.

Cruel dilemme

À cela s’ajoute une seconde difficulté. Si les organismes de régulation ont la capacité de mesurer les émissions de CO2 des entreprises, il ne s’agit là que du résultat final. Il est bien plus difficile de mesurer les investissements effectifs dans les technologies vertes, car du temps est nécessaire entre la dépense d’investissement et le moment où elle débouche sur des innovations pertinentes et une réduction des émissions.

Il est peu probable que l’intervention du secteur public se substitue entièrement au manque d’action des sociétés privées. Et il est également peu probable que les initiatives du secteur privé suffiront sans action volontaire des…

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Auteur: Bruno Biais, Professeur, HEC Paris Business School