Entrer en résistance pour les retraites (et pour le reste aussi)

Nous relayons cet article rédigé quelques jours avant ce jeudi 19 janvier, où plus d’un million de personnes se sont mêlées à travers la France aux manifestations d’opposition à la réforme des retraites.

Un texte qui rappelle les défaites cuisantes infligées aux gouvernements Balladur et Villepin contre le CIP et le CPE, mais qui appelle surtout à diversifier les stratégies et les modes d’action.

Le projet de loi qui va lourdement impacter les retraites proches et futures ne constitue en réalité qu’une partie de l’ouvrage du gouvernement Macron sur l’adaptation en cours des conditions de vie et de travail de la majorité de la population :

réformes successives de l’assurance chômage visant à baisser le montant et la durée des allocations des plus précaires, c’est-à-dire des millions de personnes qui alternent CDD sous-payés sous toutes leurs formes et périodes de chômage de moins en moins indemnisées, et à rendre ces allocations variables au simple bon vouloir des gouvernants ;

réforme de l’apprentissage visant à instaurer un sous-Smic variable suivant l’âge pour un maximum de jeunes en apprentissage jusqu’à 25 ans ;

expérimentations locales du travail obligatoire et gratuit pour les allocataires du RSA, RSA par ailleurs toujours interdit aux moins de 25 ans depuis la création du RMI en 1988 ;

titre de séjour pour les métiers en tension pour légaliser l’exploitation des travailleurs sans-papiers.

L’ensemble de ces mesures dessine un projet de société très particulier en démocratie : un étau destiné à contraindre progressivement la majorité d’entre nous à la discipline libérale autoritaire. Vous les jeunes, les étrangers, les précaires, les vieux, les temps partiels, les carrières discontinues (les femmes donc), les malades, les invisibles, la première et la deuxième ligne applaudies sous le Covid, vous qui dans vos métiers défendez le service public et l’intérêt général contre les intérêts privés, leurs managers infiltrés partout, et en fin de compte contre la privatisation en cours de l’État puis un beau jour celle de la société par le capitalisme : vous tous et d’autres encore serez condamnés à travailler beaucoup plus longtemps, pour gagner beaucoup moins, en vivant souvent moins longtemps. Tout ça pour permettre à l’économie actuelle, par l’appropriation et la destruction des conditions naturelles de la vie sur terre au but de leur remplacement par des ersatzs techno-marchands, la poursuite d’une croissance…

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Auteur: lundi-matin