Intuitivement, on aurait tendance à penser qu’une firme disposant de liens avec le gouvernement ou une autorité locale bénéficierait d’avantages du fait de ce statut privilégié. Il a même été démontré qu’une entreprise disposant de connections politiques aurait tendance à demander plus facilement un crédit, autrement dit d’être moins découragée de le faire, qu’une entreprise sans. Cela est principalement la résultante d’un accès privilégié à des informations. Penser qu’elle n’a aucune chance d’obtenir un emprunt peut décourager une entreprise de le solliciter et les connexions politiques semblent constituer un levier intéressant permettant pour contrebalancer le phénomène. Elles présentent en effet deux conséquences pour les entreprises.
Elles leur permettent, d’une part, d’avoir accès à des personnes influentes et d’en tirer des bénéfices personnels. C’est la théorie du « know-who » (savoir qui connaître). Une société peut ainsi avoir accès à des ressources supplémentaires, mais également à des soutiens supplémentaires. Il a été par exemple démontré que les relations politiques permettaient aux entreprises du Pakistan de faire pression sur les banques afin d’obtenir des taux de crédit préférentiel.
D’autre part, ces connexions permettent également de mieux comprendre les processus internes des gouvernements ou des régulateurs et d’en tirer parti. C’est la théorie du « know-how » (savoir comment). C’est cette théorie qui explique les réductions du découragement bancaire : grâce à leurs liens avec le monde politique, les entreprises ont une meilleure compréhension du marché du crédit et des attentes des régulateurs, ce qui leur permet d’être plus confiantes dans le montage de leur dossier et d’oser demander un crédit.
Notre étude récente suggère néanmoins que, de manière globale, ce résultat ne vaudrait pas pour les entreprises dirigées…
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Auteur: Jérémie Bertrand, Professeur de finance, IÉSEG School of Management