Entretien avec les réalisateurs du film "Hacking Justice" — Olivier Azam

D’où venez-vous ?

Clara López Rubio : Juan et moi avons tous deux étudié le cinéma à l’Académie du film et de la télévision de Berlin où nous avons réalisé plusieurs courts métrages de fiction. Nous avions travaillé sur la guerre civile espagnole et la dictature franquiste, un sujet qui nous a toujours interpellés car il est étroitement lié à notre histoire personnelle. Mais nous avons surtout raconté des histoires de personnages dont la vie a été affectée par des événements politiques. Dans Hacking Justice, les personnages que nous suivons ne sont pas seulement affectés par ces événements politiques mais ils sont capables de les influencer. Ils ont marqué l’histoire et vont probablement continuer à le faire.

Comment ce projet a-t-il commencé ? Comment avez-vous eu accès aux protagonistes ?

Clara López Rubio : Nous avions pris contact avec le juge Garzón pour réaliser un film sur sa carrière. C’était l’été 2012 et nous sommes allés lui rendre visite dans sa ville natale, Torres, en Andalousie. Il venait d’être radié du barreau et était en train de se reconvertir en avocat. C’est à cette époque qu’il a reçu un appel de Julian Assange et a accepté de coordonner sa défense pro bono. C’était une histoire qui valait la peine d’être racontée. Soudain, apparaissait un autre personnage fascinant et controversé, et une affaire d’actualité qui suscitait un grand intérêt au niveau international.

Juan Pancorbo : L’accès à des personnages aussi importants pour deux réalisateurs sans filmographie derrière eux – car c’est notre premier long métrage – a été un véritable défi. Nous nous sommes présentés tels que nous étions, sans le soutien de grandes sociétés de production, n’étant pas des spécialistes des questions juridico-politiques, mais animés de curiosité, déterminés à apprendre et à raconter.

Il fallait faire face à de nombreuses difficultés liées à la réalisation d’un film sur des avocats dans une affaire en cours, sous haute tension politique, dans laquelle ils devaient tous être extrêmement prudents. Nous avons fait de nombreux voyages pour rien car on nous a plusieurs fois refusé l’autorisation de tourner au sein de l’ambassade… Mais nous nous sommes tenus devant le balcon de la chambre de Julian Assange et nous avons continué à insister calmement et patiemment. Comme les protagonistes du film n’étaient pas prêts à abandonner, nous avons décidé de ne pas abandonner non plus. Et nous avons opté pour la…

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Auteur: Olivier Azam Le grand soir