Entretien avec Luis Méndez, éducateur populaire, photographe, poète hondurien, à propos de la situation au Honduras. — Luis Méndez

BD : Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel et politique ? De ce que Fabricio m’a dit, vous avez participé à la fondation du Front National de Résistance Populaire, FNRP, suite au coup d’état de 2009, mais au moment où le Parti Libre a été fondé, vous vous êtes rangé du côté de l’Espace Pour une Constituante.

LM : Très bien, je suis Luis Méndez, éducateur populaire, artiste, poète, documentariste, nous venons de présenter le long métrage ’Au bord des ombres’, travail documentaire qui fait connaître la crise structurelle de notre pays, les réseaux de corruption, les réseaux criminels liés au Parti National, aux groupes économiques et au crime organisé. Avant le coup d’État de 2009, je travaillais avec des organisations sociales, organisais des bibliothèques communautaires dans des quartiers populaires et travaillais sur des programmes de promotion du livre et de la lecture. Pendant le coup d’État, j’ai coordonné l’École de formation politique du FNRP et c’est dans ce cadre que nous avons pris les mesures pour former les collectifs de résistance populaire, que nous avons fondé les premiers collectifs de résistance. J’ai fait partie de l’Espace Pour une Constituante qui fut un mouvement fédérateur de forces populaires et de secteurs de gauche, mouvement qui s’est formé à partir de l’année 2010, un mouvement qui a marqué ou installé la proposition pour une Constituante comme un thème politique et stratégique post coup de 2009 ; le projet de la refondation de la patrie. À ce moment-là, en 2010, il y a eu une approche politique bien marquée en termes de positionnement du mouvement populaire et des forces de gauche depuis l’Espace Pour une Constituante face au projet politique électoral qui commençait à naître chez d’autres acteurs clés du mouvement populaire et de secteurs venant du parti libéral et qui ont rejoint la résistance par la voie électorale. À ce moment-là, nous avons eu une contradiction entre les forces populaires regroupées en un seul front de résistance, le FNRP ; d’une part, ou on veut penser à la construction du pouvoir par en bas, et d’autre part une autre voie par la formation d’un projet politique partisan électoraliste représentée par le Parti Liberté et refondation, LIBRE, aujourd’hui au pouvoir. En 2011, quand Manuel Zelaya (ex président) est revenu dans le pays, et que le projet politique partisan a vu le jour, nous, depuis l’espace Pour une Constituante avons maintenu une certaine distance. Nous assumons un…

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Auteur: Luis Méndez Le grand soir