Entretien avec une anti-olympique de Rio de Janeiro et de Los Angeles

Les 21-22 mai, le collectif Saccage 2024 (https://saccage2024.noblogs.org/) organisera des rencontres internationales anti-Olympiques ( https://lundi.am/Rencontre-internationale-anti-Olympique) en Seine-Saint-Denis. En attendant ce week-end qui se veut une étape importante pour les luttes anti-JO ici et ailleurs, voici un entretien avec CP Robertson, qui a participé à la lutte contre les JO de Rio en 2016 et est actuellement membre de NOlympics LA (https://nolympicsla.com/), la plateforme contre les JO de Los Angeles en 2024.

Saccage 2024 (S2) : Bonjour CP Robertson, tu viens à Paris dans quelques semaines pour participer à notre rencontre internationale anti-olympique. Tu as travaillé pour RioOnWatch (https://rioonwatch.org/) autour des JO 2016 à Rio de Janeiro, et tu es maintenant membre de NOlympics LA (https://nolympicsla.com/). Tu peux nous parler de ce que tu as fait à Rio, puis de ce que tu fais maintenant à Los Angeles ?CP Robertson (CR) : Je suis allée à Rio en 2014 pour la première fois et j’y ai vécu jusqu’en 2018. Je travaillais pour une plateforme d’information locale appelée RioOnWatch.org, qui publiait en anglais et en portugais. La plateforme s’est interposée dans le récit incroyablement positif des médias mainstream sur les JO dans les premières années qui ont suivi la sélection de Rio pour accueillir les Jeux. Les principaux récits médiatiques étaient les suivants : ’Les Jeux Olympiques et la Coupe du monde sont formidables pour le Brésil’, ’Ils sont une fierté de cette économie émergente qui est sur le point d’entrer sur la scène mondiale’, ’Tout le monde en profitera’.

Mais les gens voyaient les choses de manière très différente sur le terrain à Rio, en particulier dans les favelas. Les gens voyaient des expulsions directement liées aux JO. Toutes les belles promesses d’investissement n’ont pas été tenues. Les gens ont assisté à une augmentation considérable de la militarisation. La police militarisée et, dans certains cas, l’armée ont été envoyées dans les favelas pour les occuper sous couvert de ’sécurité’ pour la Coupe du monde ou les Jeux Olympiques. 

RioOnWatch est donc intervenu pour tenter de corriger le récit en recentrant sur les expériences des habitant-es des favelas. J’étais reporter d’abord, puis rédactrice. Ce n’était pas une plateforme explicitement anti-olympique, mais à travers toutes les histoires recueillies dans les favelas de Rio, elle a fini par présenter cette perspective très critique des…

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Auteur: lundimatin