Entretiens d’embauche : l’accent étranger, une source de discrimination

Au cours de l’entretien de recrutement, méthode encore probablement la plus utilisée dans ce contexte, des études montrent que les « premières impressions » sont déterminantes et qu’il ne faut parfois guère plus de quatre minutes au recruteur pour prendre la décision d’embauche. Ce court délai nous invite à réfléchir sur l’influence des préjugés dans la formation du « jugement de la valeur professionnelle ».

L’humain, cet « avare cognitif », utilise en réalité toute une série de raccourcis (dits heuristiques), permettant certes de traiter rapidement les informations présentes dans son environnement mais aboutissant également probablement à des erreurs. Dans le domaine de l’évaluation et de la sélection des personnes, les recruteurs, issus de formations et d’horizons professionnels variés, sont soumis à des biais et n’en sont que plus ou moins conscients. De nombreuses variables liées à l’apparence, à la présentation ou à la manière d’« appartenir » à un groupe, peuvent affecter les jugements et décisions. On peut donc aussi s’interroger sur l’impact de la prononciation ou de l’accent d’un candidat en contexte de sélection.

Des carrières impactées

Quelques premières études, américaine ou plus récemment européenne, montrent que le fait d’être perçu comme ayant un accent étranger tend à désavantager les candidats concernés, et ce très tôt dans le processus de recrutement puisqu’un premier contact par téléphone est souvent pris voire exigé dans ces situations.

Dans divers domaines professionnels, les études tendent à montrer également qu’un accent identifié comme « étranger » influence la perception du professionnel qui le porte. Ainsi, les médecins sont perçus comme moins fiables, ou des conférenciers comme moins experts de leur domaine. Cela peut aussi impacter les carrières professionnelles.



Une méta-analyse montre que le préjugé lié…

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Auteur: Grégory Miras, Professeur des Universités en didactique des langues, Université de Lorraine