Epreuves du baccalauréat : un tournant inquiétant vers la localisation du bac

Blocus contre parcoursup en 2019 devant le lycée Jules Guesde. Crédit photo : Félix Rachas

Depuis quelques jours, les élèves de terminale ont passé les épreuves finales du baccalauréat. Un baccalauréat assez forcé sur les élèves et presque fictif au vu de sa comptabilisation. Pour rappel, seule la meilleure note entre le bac et le contrôle continu sont conservées et les élèves n’auront à passer que le bac de philosophie. Certains professeurs dénoncent ainsi « un bac qui n’existe pas et qui n’en porte que le nom », comme le cite un communiqué d’organisations de professeurs. Il est vrai que l’épreuve semble tout d’abord peu prise au sérieux pour les élèves qui dans la grande majorité y vont pour faire acte de présence.

Ce baccalauréat qui a un aspect d’épreuve nationale pose question. Il offre certes une chance aux élèves plus en difficulté de rattraper leurs notes comme le demandaient les syndicats lycéens (UNL, MNL, Sud Lycéen.es…). Au vu des inégalités entre les établissements scolaires, du débâcle du distanciel, les élèves n’étaient pas bien préparé.es à passer les épreuves . À cela s’ajoute le progressif passage de l’enseignement public à distance sur le modèle des formations du privé (comme e projet Nexus à l’université Paul Valéry), qui a le triple avantage de flexibiliser donc gagner du temps de travail, réduire les coûts de gestion et de personnel et surtout empêcher l’organisation des professeur.es et élèves dans la défense de leurs intérêts. Plus que la bonne vieille réunion syndicale, c’est la discussion d’une polémique après quelque chose passé en classe ou dans la cour qui enclenche le processus de politisation au lycée. Cette année, qui a vu un discours défaitiste prendre beaucoup d’ampleur, se termine sur une désorganisation des luttes syndicales et lycéennes, qui se retrouvent à revendiquer un bac 100% contrôle continu quand c’est justement la volonté de Blanquer qui était rejetée en bloc un an auparavant. Cette revendication était certes, légitime à court-terme, mais l’enjeu politique à long terme inquiète le personnel éducatif.

Le contrôle continu : pour le contrôle permanent des élèves

En effet, depuis quelques années, le bac prend un virage vers le contrôle permanent des élèves, et la mise en concurrence des élèves via Parcoursup. Le caractère national et égalitaire de l’épreuve est en effet dévalué encore une fois à travers cette « mascarade » comme le…

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Auteur: Le Poing