Era pura luce : Vers un romantisme révolutionnaire

Nos amis des éditions Abrüpt nous ont transmis un chapitre du livre Era pura luce de Pierre-Aurélien Delabre. Le chapitre en question se nomme Vers un romantisme révolutionnaire, et aborde cette problématique chez Pasolini, notamment sous l’angle de la pensée de Lefebvre, et tente d’en tirer une praxis contemporaine. Il se peut que parfois nous puissions nous sentir comme les derniers romantiques. Or il y a une énergie viscérale propre à cette aspiration enthousiaste qui a le pouvoir de catalyser en politiques révolutionnaires les effluves messianiques du temps présent. Si la « mélancolie de gauche » est d’autant plus radicale que la conjoncture nous offre, après ce dimanche, toutes les raisons de désespérer ; elle est aussi le ferment d’efforts stratégiques repris à nouveaux frais.

Dans Romantisme anticapitaliste et nature, Löwy et Sayre poursuivent leur tentative d’explicitation et d’historicisation du romantisme révolutionnaire — courant profane se réclamant conjointement de la tradition révolutionnaire et de la tradition romantique. Au sein de cette histoire reconstituée, hybride, prend assez naturellement place Benjamin qui tenta de rendre une dignité philosophique au matérialisme historique.

Dans un fragment du Passagen-Werk, ce dernier rend notamment compte d’un point de rupture fondamentale avec l’orthodoxie marxiste :

On peut voir comme un des buts méthodologiques de ce travail de démontrer la possibilité d’un matérialisme historique qui a annihilé en lui-même l’idée de progrès. C’est ici précisément que le matérialisme historique doit se dissocier des habitudes de pensée bourgeoise.

Cette « annihilation de l’idée de progrès », nonobstant la tendance bien réelle d’une téléologie progressiste dans la pensée marxienne, vise pourtant à réhabiliter Marx lui-même au nom d’un postulat anthropologique qui sous-tend toute son œuvre : le caractère métabolique…

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Auteur: dev