Eric Ciotti peut-il rassembler Les Républicains ?

La décision d’Eric Ciotti de démettre Aurélien Pradié de ses fonctions de vice-président du parti Les Républicains (LR) a surpris bon nombre de personnalités et d’observateurs politiques.

Notamment parce que Pradié avait recueilli 22,29 % des voix au premier tour de l’élection à la présidence de LR et que la victoire de Ciotti semblait le fruit d’une alliance de circonstances entre les deux hommes. Cette décision a été justifiée par des prises de position jugées dissonantes et en désaccord avec les positions du parti lors du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale.

Marque-t-elle l’incapacité du nouveau président de LR à rassembler son camp et éviter ainsi l’implosion du parti de droite annoncée par beaucoup ? Ou peut-elle paradoxalement poser les fondations d’une organisation finalement capable de réunir et de faire coexister en son sein ses différents courants politiques ?

Affirmer son autorité ou prendre le risque de l’implosion

La décision d’Eric Ciotti constitue de toute évidence un acte fort d’autorité. Elle illustre la difficulté de rassembler les différentes tendances de son parti autour d’une ligne de conduite partagée et respectée par tous. Elle symbolise aussi la difficile équation que celui-ci doit résoudre entre l’affirmation de son autorité et de son leadership et le risque de départs de ceux qu’il mettra de côté pour les renforcer.

La présentation de sa nouvelle équipe de direction avait déjà soulevé les critiques de Bruno Retailleau, le finaliste malheureux de l’élection à la présidence de LR, et créer des remous. Pour le sénateur LR et ses proches, l’organigramme ne reflétait ni le rapport de force issu de l’élection à la présidence ni les accords entre les deux camps. Ces tensions ont montré toute la difficulté et la complexité de l’exercice visant à trouver le bon équilibre et satisfaire l’ensemble des forces en présence.

Force est pourtant de constater qu’Aurélien Pradié n’a pas annoncé son départ des Républicains. Malgré une réaction critiquant la décision de le mettre sur la touche, il reste pour le moment membre du parti. Une position qui semble conforter la décision et la stratégie d’Eric Ciotti. Son élection avait provoqué la défection de plusieurs membres en raison d’un positionnement jugé trop droitier, et fait craindre un exode potentiellement fatal au parti gaulliste…

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Auteur: Olivier Guyottot, Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École