Reporterre publie chaque jour de la semaine le portrait et l’interview de l’un des cinq candidats à la primaire des écologistes, dont le premier tour se déroule du 16 au 19 septembre et le second du 25 au 28 septembre, en vue de la présidentielle de 2022. L’ordre de passage a été tiré au sort.
Reporterre — Quelles sont les trois premières mesures qu’il faudrait adopter pour enrayer la crise climatique et la sixième extinction des espèces ?
Éric Piolle — Il faudra réduire notre consommation de viande. Par exemple en imposant une alternative végétarienne quotidienne dans toute la restauration collective. Sachant qu’un kilo de bœuf représente 25 kilos de CO2, c’est à la fois bon pour la santé et pour les émissions de gaz à effet de serre. Il faut également interdire l’agrandissement et la construction de nouveaux bâtiments pour l’élevage intensif.
De plus, je propose de créer 25 000 fermes de maraîchage agroécologique, ce qui représenterait 100 000 emplois. Car la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite dans les prochaines années. Il faut protéger les terres de la prédation des fonds de pension étrangers ou des fonds financiers.
Ensuite, nous voulons passer 10 % de nos aires marines sous protection forte. La forêt aussi est un espace qu’on doit protéger. Il faut interdire les coupes rases dans les forêts anciennes et limiter les coupes rases à un hectare dans les forêts plantées. Il faut également mettre en œuvre une stratégie de rachat des forêts avec l’Office national des forêts (ONF) comme outil de gestion de ce bien commun. Cela veut dire la création de 5 000 emplois. Il faut aussi transformer l’ONF en établissement public administratif. Aujourd’hui c’est un établissement public industriel et commercial, qui poussé par son modèle, surexploite la forêt.
« Il faut protéger les terres de la prédation des fonds de pension étrangers ou des fonds financiers. » © Mathieu Génon/Reporterre
Enfin, nous devons réduire nos émissions sur les transports. Pour cela, il faut un plan d’investissement de trois milliards d’euros par an dans le ferroviaire, avec notamment la relance des trains de nuit pour les liaisons supérieures à cinq heures. Il faut aussi supprimer l’exonération de taxe pour le kérosène pour les vols nationaux, interdire les vols nationaux pour les déplacements de moins de 4 h 30 et faciliter le report intermodal avec la création de 300 000 places de vélos dans les gares.
La transition énergétique ne se fera pas…
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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre