Errance et rencontre aux alentours de Kiyv

Des proches de lundimatin ont rejoint l’Ukraine pour y retrouver quelques connaissances, donner un coup de main là où c’était possible et tenter de comprendre la situation au-delà des cagnottes en ligne et en-deçà des déclarations géopolitiques. On peut retrouver l’ensemble de leurs récits, réflexions et quelques photos sur le blog « Ici Transcarpatie » qu’ils tiennent depuis le début du voyage. Il y a deux semaines, ils nous avaient fait parvenir le récit d’une livraison d’ambulance depuis la Transcarpatie (à l’ouest de l’Ukraine, pour le moment épargné par l’armée russe) jusqu’à Kiyv. Cette semaine, nous publions la suite de ce voyage à Kiyv à travers une « Errance à Kiyv » qui essaye de rendre compte de l’ambiance aux alentours de la capitale quelques jours avant le retrait des troupes russes ainsi qu’un entretien avec Sergueï qui a guidé et invité chez lui nos amis. On découvre à travers ces paroles à quel point la population civile s’entraide de manière massive et décentralisée et, la plupart du temps, en dehors des rapports marchands.

Errance à Kiyv

Le texte qui suit a été rédigé à partir de notes prises entre fin mars et début avril, après une livraison de matériel à Kiyv (voir l’article). À ce moment-là, les troupes russes étaient aux abords de la capitale ukrainienne sans parvenir à y pénétrer. Elles se sont repliées depuis pour se concentrer dans le Donbass.

Le lendemain de la livraison de l’ambulance, Liet et moi-même décidons de ne pas repartir directement dans les Carpates. Sergueï y retourne dans une semaine et en attendant nous découvrirons avec lui comment, depuis ses activités d’avant guerre, il met en place un réseau de solidarité (voir, ci-dessous, l’entretien réalisé avec Sergueï). Ces quelques jours d’immersion nous permettront de mieux comprendre comment la vie fraie son chemin dans une ville à moitié assiégée.

Nous avons donc égrenés les kilomètres pendant cinq jours en voiture entre la maison de Sergueï dans le petit village de Rozhivka et l’immensité de Kiyv.

1) Un jour, entre samedi 26 au soir et mardi 29 mars. Une vingtaine de kilomètres au nord de Kiyv, chez Sergueï, à Rozhivska. Premières impressions.

Au pied des derniers buildings commencent des plaines vides, fin de la capitale. 

Balloté, j’écris dans mon carnet en lettres minuscules.

Villages fantômes, lumières éteintes, maisons cloîtrées,

L’armée russe n’est pas loin.

Le bruit de roulement trahit le silence, l’auto glisse dans la…

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Auteur: lundimatin