C’est reparti pour un tour, en Espagne. Le chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, est à nouveau investi, et la gauche se maintient au pouvoir. À 51 ans, ce Madrilène de naissance, marié et père de deux filles, surnommé « El Guapo », le beau, avec son physique d’acteur américain des années 1950, taillé pour les terrains de basket-ball dont il est fan, garde le pouvoir, mais de haute lutte.
Pari risqué
Il a gagné une réputation de « parieur à haut risque ». En mai dernier, les élections municipales espagnoles s’étaient soldées par une défaite de la gauche. Qu’importe, Pedro Sanchez a l’art de déjouer les pronostics les plus sombres. Il a convoqué des élections dans la foulée en plein mois de juillet. Pari risqué qui se solde par une victoire de la droite, mais une impossibilité pour celle-ci de gouverner, faute d’une majorité parlementaire suffisante.
Le chef du gouvernement avait-il anticipé ce scénario ? Probablement. Restait à prouver qu’il était capable de rassembler une majorité de son côté. À cette fin, il lui fallait les voix des indépendantistes catalans et notamment des dirigeants de Junts per Catalunya, les plus durs. Commencent alors des négociations secrètes entre Madrid et Bruxelles, où est réfugié le « félon » Carles Puigdemont, toujours visé par la justice espagnole pour avoir fui après l’aventure du référendum d’indépendance de la Catalogne du 1er octobre 2017. Rien ne filtre pendant des mois, et les spéculations vont bon train.
« Dialogue » et « pardon »
Le 9 novembre, pari gagné ! Le prix du ralliement ? Une amnistie générale pour tous ceux condamnés par la justice espagnole en lien avec le référendum catalan. « Nous avons préféré les retrouvailles à la vengeance, l’unité à la fracture », déclare-t-il au Parlement à la veille du vote d’investiture, jugeant le « dialogue » et le « pardon » nécessaires pour tourner la page…
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Auteur: Agnès Rotivel