Est-ce que ça tangue dans le Moutouh-land ?

Au Tribunal administratif de Montpellier, la rapporteuse publique rejoint les défenseurs des droits de l’homme pour que le préfet de l’Hérault modifie son dispositif d’accueil des étrangers

Un préfet est le plus haut représentant de l’État dans un département. Il en garantit l’autorité et la permanence, par-delà les péripéties politiques conjoncturelles et/ou locales. Cela passe par l’observance d’une certaine neutralité. Pas mal de lecteurs du Poing ne sont sans doute guère attachés à la défense de l’autorité et de la permanence de l’État. Ils ne sont sans doute pas bien nombreux non plus à nourrir trop d’illusions quant à la neutralité de l’État. Cela n’empêche pas d’observer dans quelle mesure ces principes s’appliquent parfaitement partout.

Partout ? Justement pas dans un département occitan, où le préfet a une interprétation parfois bien personnelle de ces principes. C’est le département de l’Hérault, qu’on appellera le Moutouh-land. Certains matins, le préfet Hugues Moutouh envoie des bulldozers raser les cabanes miséreuses de familles ainsi jetées sur le trottoir. Il le fait alors même que les services d’État (que pourtant il dirige et représente) financent des actions sociales dans ces lieux – actions qu’il réduit donc à néant. L’État contre-attaque… l’État.

Une autre fois, sur le chantier du contournement autoroutier de Montpellier, il ferme les yeux sur les ravages écocidaires conduits au bulldozer (re) par le Département de l’Hérault, alors que l’engagement de ce chantier est soumis à l’avis du Conseil d’État, qui alors n’a toujours pas été rendu. Du reste, très en verve de communication, Hugues Moutouh s’était présenté lui-même comme “préfet bulldozer” à son installation place des Martyrs de la Résistance à Montpellier. Un autre jour, il se lâche dans un tweet qu’on aurait pu croire émaner d’un bureau de campagne d’Eric Zemmour, au point de devoir le retirer très, très vite.

Pas plus tard que samedi dernier, en ouverture des allocutions, souvent très droitières, tenues lors de la manifestation de défense de la bouvine sur l’Esplanade, fut donnée à entendre une mention très élogieuse de « notre très cher préfet Hugues Moutouh » (sic).

Or ce mardi 14 février 2023, un vent contraire s’est mis à souffler, un peu, en audience du Tribunal administratif de Montpellier. Plusieurs associations d’assistance aux étrangers et de défense des droits de l’homme (LDH, CIMADE, GISTI,…

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Auteur: Le Poing