Est-il vrai que l’on connaît mieux l’espace que les fonds marins ?

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Les grands fonds marins et l’espace apparaissent comme les dernières frontières de l’humanité. Ces objets lointains et difficiles d’accès fascinent, au-delà de leurs différences. Est-il vrai que l’on connaît mieux l’espace que les fonds marins ? Comment les explore-t-on, et en réponse à quelles motivations ? Ce que l’on sait ou ne sait pas dépend à la fois des moyens mis en œuvre (comment on regarde) et des questions que l’on se pose (ce que l’on regarde ou cherche). Ces interrogations renvoient à la vocation exploratoire de la science que sa bureaucratisation actuelle tend à faire oublier.

La Terre est couverte à 70 % d’océans avec une profondeur moyenne de 3 700 m. Regardez avec un masque depuis la surface, vous ne verrez le fond que s’il y a moins de 10 m d’eau, regardez le ciel, les photons qui vous parviennent ont pu traverser des millions d’années-lumière ! L’eau est la principale barrière à la connaissance des fonds marins : les ondes électromagnétiques (lumière, lasers, ondes hertziennes) y sont très vite absorbées, alors qu’elles se propagent sur des distances immenses dans l’espace.

On ne peut donc caractériser les océans que de manière indirecte depuis des navires, à l’aide de sondeurs acoustiques ou par le prélèvement d’échantillons obtenus à l’aide d’outils suspendus à un câble. Ponctuellement, on utilise des submersibles habités ou robotisés qui n’observent qu’à une dizaine de mètres autour d’eux au moyen de puissants projecteurs. En 2023, seuls 25 % des reliefs des fonds marins avaient été cartographiés par méthodes…

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Auteur: Collot Julien, Enseignant chercheur en géosciences marines, Université de Bretagne occidentale